Mardi 18 septembre - Histoire - l'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale

Revues de presse
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Augustin 13,5

Séance 2 – Les mémoires de la Résistance dans les mémoires de la Seconde Guerre mondiale (1944 à 2017): la mémoire dominante ?

"Je n'aime pas l'expression devoir de mémoire. Le seul « devoir » c'est d'enseigner et de transmettre."
Simone Veil

Lecture de la page 78 
Définition d'historiographie (1ère ligne page 78) et lecture des pages 78-79 pour cadrer la séquence et réexpliquer sa problématique

L'historiographie est un objet pour l'historien. On peut l'historiciser. D'où l'intérêt pour les mémoires et pour l'écriture de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.


Accroches: "La marée, en se retirant, découvre [...] le corps bouleversé de la France..."

De Gaulle esquisse ainsi, dans ses Mémoires de guerre, le portrait d’une France désorientée, disloquée, prisonnière de son passé en 1945.

"Un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre."Winston Churchill

"Il est bon qu'une nation soit assez forte de tradition et d'honneur pour trouver le courage de dénoncer ses propres erreurs. Mais elle ne doit pas oublier les raisons qu'elle peut avoir encore de s'estimer elle-même."

Albert Camus, repris par Olivier Wieworka, La Mémoire désunie, le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours, Le Seuil, Points Histoire, 2010

"La mémoire de la Seconde Guerre mondiale apparaît comme une mémoire fragmentée, conflictuelle et politisée."

Olivier Wieworka, La Mémoire désunie, le souvenir politique des années sombres, de la Libération à nos jours, Le Seuil, Points Histoire, 2010

"Voir dans l'unité de la Résistance, le moyen capital du combat pour l'unité de la nation, c'était peut-être affirmer ce qu'on a depuis appelé le gaullisme."

André Malraux, discours prononce lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon le 19 décembre 1964


L'armée des ombres ( Melville)

Pourquoi cette “obsession de la mémoire” ?

À partir des années 1970, « obsession de la mémoire » (Philippe Joutard), en raison de la modernisation accélérée et traumatique de 1958 à 1973 - la plus profonde transformation socio-économique de toute l'histoire millénaire de la France : La Fin des paysans (1967, sociologue Henri Mendras) et de l'empire colonial ; progrès de la déchristianisation ; « massification » de l'enseignement ; triomphes de l'automobile et de l'autoroute, de la télévision, des supermarchés et des grands ensembles/lotissements en béton ; mai 1968 et le relativisme moral conquérant ; immigration africaine, etc. 
Plus la société est coupée de son passé, plus elle ressent, alors, une sorte de fièvre patrimoniale, mémorielle et commémorative. Dans les années 1990, alors que l'identité française semble de plus en plus difficile à définir (la France est-elle encore un pays « chrétien » et « blanc » comme pouvait la définir le général De Gaulle ?), affirmation d'un « Devoir de mémoire » (célébrations officielles afin d'entretenir le souvenir des souffrances endurées par certaines catégories de la population) et inflation des « lois mémorielles » (le législateur définit une vérité historique officielle : on punit dorénavant des pensées - supposées - et non des actes avérés). L’historien, qui ne peut se couper de la demande sociale, éprouve alors des difficultés croissantes à se tenir à distance dans les « guerres de mémoires » (Seconde guerre mondiale, guerre de Vendée, guerre d'Algérie, etc.).

Le rôle et la construction de la mémoire dans la société française, à quoi sert-elle ?

– se souvenir de ce qui n’existe plus ;
– donner une certaine représentation du passé ;
– créer ou souder une identité collective.

« la mémoire se définit soit par ce qu’elle rejette (soit parce qu’elle le juge insignifiant, soit parce qu’elle n’en veut pas), autant que ce qu’elle retient. Elle se définit aussi par sa capacité de recours au symbolique et par son aptitude à créer des mythes. »

Philippe Joutard, Quand les mémoires déstabilisent l’école / dir. Sophie Ernst, INRP, 2008

Qui s’en sert ?  

– L’Etat ;
– Les groupes mémoriels ; en particulier, les communautés minoritaires (ethniques, religieuses, sexuelles, politiques, culturelles...).
Dans quel(s) but(s) ? :
– Conforter l’idée de Nation ; 
- Récupérer l'idéal résistant;
– Réconcilier la population après une période de déchirements 
– Soutenir les revendications de reconnaissance d’un groupe. 

LIENS A EXPLORER
Le devoir de mémoire par Henry Rousso

Face à la mémoire, Henry Rousso

Cours magistral
Les enjeux des mémoires de la Seconde Guerre mondiale(1944-1970)

 Séquence Jalons: 



Cours en autonomie: Les élèves sont organisés par groupes et se répartissent les questions en vue de recomposer les réponses obtenues en un texte structuré dont le plan est donné. Les réponses sont rédigées et une réponse finale rédigée est donnée par groupe en vue d’un partage.

Travail à faire en groupes, chacun a une version du travail.

Première tâche:  
Répondre aux questions en utilisant les documents et en séparant l'argumentaire de son illustration

- Quelle mémoire domine en France durant la période 1944-1969 ? Pourquoi cette mémoire domine-t-elle ? Qui en est porteur et l'impose ? Comment s'impose-t-elle ? (1 page 80, 4 page 87 et pages 82-83, A page 86)

- Quelle idée centrale impose cette mémoire dominante ? Qu'occulte-t-elle et quels problèmes cette mémoire dominante pose-t-elle ? (Page 86)

- Comment évolue la mémoire de la résistance après 1970 (page 92, 5 page 93) ?
 Séquence Jalons à consulter: 
http://fresques.ina.fr/jalons/parcours/0026/les-memoires-de-la-seconde-guerre-mondiale-en-france.html

https://www.franceculture.fr/histoire/comment-la-revolution-paxtonienne-a-bouleverse-notre-regard-sur-loccupation

https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/quand-lhistoire-fait-scandale-34-la-france-de-vichy

https://www.franceculture.fr/histoire/trois-contre-verites-deric-zemmour-sur-petain-et-vichy-la-replique-des-historiens

Seconde tâche collective: les élèves produisent une introduction répondant au sujet suivant "les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France (1944-1969) en suivant le plan donné et la méthodologie de la composition mise en ligne et vidéoprojetée.

I) Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France de 1944 à 1969 : la mémoire dominante de la Résistance et du résistancialisme

II) Les mémoires de la résistance remises en cause : l’affirmation des mémoires de l’Occupation et du génocide juif et tzigane

Films à voir sur la Résistance et son importance dans les représentations et la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale

  • La Bataille du rail de René Clément
  • L'armée des ombres de Jean-Pierre Melville
  • La Grande Vadrouille de Gérard Oury
  • Au revoir les enfants de Louis Malle
  • Lucien Lacombe de Louis Malle
  • Papy fait de la résistance de Jean Marie Poiré