Thème 4 - Les échelles de gouvernement dans le monde depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale
Séquence - La gouvernance économique mondiale depuis 1944
Séance 2 - Etat des lieux de la gouvernance économique mondiale aujourd'hui
Rappel:
La gouvernance : Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’un Etat, d’une organisation ou d’une entreprise. C’est un mode collectif de prise de décision réalisé par plusieurs acteurs de natures différentes (États, Institutions internationales, FT, ONG...).
La gouvernance : Manière de concevoir et d’exercer l’autorité à la tête d’un Etat, d’une organisation ou d’une entreprise. C’est un mode collectif de prise de décision réalisé par plusieurs acteurs de natures différentes (États, Institutions internationales, FT, ONG...).
Cours dialogué:
Etat
des lieux de la gouvernance économique mondialisée aujourd'hui: une
suprématie américaine évidente mais contestée aujourd'hui
1, 2 et 3 page 373
Quels sont les acteurs de la gouvernance économique mondiale ?
1 - Les principaux acteurs et institutions de gouvernance économique mondiale sont américains et anglosaxons
- Des institutions économiques et financières (OMC découle du GATT, BIRD émanation de la BM, FMI) héritées de la Seconde Guerre mondiale et de son réglement économique et financier avec pour objectifs simples : la relance économique mondiale, la reconstruction et mise en place à l'échelle mondiale d'un système capitaliste stable dans le contexte proche de la Guerre froide.
Elles sont toutes installées aux E-U et en Europe en Suisse, dans la sphère occidentale et sous influence anglosaxonne.
Elles découlent des accords de Bretton Woods.
- G7, G8 et G20 : Organisations internationales, instances de gouvernance qui rassemblent les 20 premières économies mondiales, c'est à dire les puissances d'aujourd'hui. Cela correspond à la "diplomatie de club" pour Bertrand Badié.
- Organisations économiques régionales (UE, ALENA, MERCOSUR, ASEAN+2 ... elles permettent une gouvernance à l'échelle régionale sous l'angle économique pour la majorité et économique et financier pour l'UE. Elles valorisent un libre-échange avec un minimum de contraintes et visent une intégration la plus approfondie à l'échelle régionale et dans le cadre de la mondialisation des échanges.
- Les agences de notation: Fitch, Standard and Poors, Moody's, Dagong (Chine) elles servent à évaluer les économies et les performances des acteurs économiques à l'échelle mondiale.
- Les principales places financières (Wall Street avec NYSE et Nasdaq; Shanghai...), sises aux E-U, dans les villes mondiales principales. Leur importance varie, elles se concentrent, fonctionnent en réseau (de manière réticulaire) et sont hiérarchisées en fonction de leur importance financière.
- Les principales FTN, massivement présentes dans les puissances économiques les plus développées et notamment aux E-U, en Europe et en Asie sinisée (Chine, Japon, Corée du Sud) : c'est à dire la Nouvelle triade.
- Les fonds souverains
- Les Etats agissant à l'échelle nationale et régionale suivant leur puissance
- Les lieux de rencontre de la gouvernance économique mondiale (Forum mondial de Davos, Conférences internationales, groupe de Bilderberg...), les lieux qui s'y opposent et proposent un contre-modèle anti-mondialiste ou altermondialiste (Forums sociaux comme Porto Alegre)
- Les organisations de gouvernance portées par la Chine et voulant remettre en cause les institutions issues de Bretton Woods : la banque asiatique d'investissement (équivalent pour les Chinois de la BM)
- Les traités transcontinentaux et accord de libre-échange entre continentaux et espaces régionaux (CETA=accord entre le Canada et l'Ue, TAFTA ou TIPP=accord entre l'UE et les E-U, TTP=accord entre les E-U et l'ASEAN)
=
Concentration des institutions et des organisations de décision et de
gouvernance économiques et financières: poids important et quasi
hégémonique des E-Unis
Comment s'organise cette gouvernance économique mondiale ?
2
- Les acteurs de la mondialisation contemporaine dessinent une gouvernance économique et financière multipolaire (oligarchique) avec plus d'acteurs,
plus de complexité et plus de relations, et surtout plus d'intérêts divergents au risque de l'instabilité.
C'est une gouvernance où se jouent aujourd'hui les rapports de force géopolitiques entre la Chine et les E-Unis pour la maîtrise sur la définition des normes et pratiques économiques et financières.
C'est une gouvernance où se jouent aujourd'hui les rapports de force géopolitiques entre la Chine et les E-Unis pour la maîtrise sur la définition des normes et pratiques économiques et financières.
- 1er acteur économique mondial selon FMI: la Chine, une première depuis 1945
-
Autres acteurs de même nature : En plus des E-U,du Japon, de l'UE
(anciennes puissances de la Triade et pôles de puissance) auxquels
s'associent les émergents (BRICS) et les Etats du P et M Orient
- Acteurs de nature différentes: fonds de pension, agence de notation, paradis fiscaux et FMN/FTN....
Quelle est l'influence et l'importance des E-Unis et des Anglosaxons dans cette gouvernance ?
Quelle est l'influence et l'importance des E-Unis et des Anglosaxons dans cette gouvernance ?
3
- Les E-Unis sont les architectes et les principaux bénéficiaires de la gouvernance économique mondiale depuis les accords de Bretton Woods. Leur intérêt est simple : en fixant les régles, en définissant les normes, en contrôlant les institutions, leurs réglements et leurs processus de décision, ils influent directement et pour leur intérêt sur la gouvernance mondiale. C'est un facteur de puissance globale.
- On constate une remise en cause et un affaiblissement de cet ordre économique mondial américain et anglosa-sonx, favorable depuis 1944 aux Occidentaux. Cela révèle :
- Les E-Unis sont les architectes et les principaux bénéficiaires de la gouvernance économique mondiale depuis les accords de Bretton Woods. Leur intérêt est simple : en fixant les régles, en définissant les normes, en contrôlant les institutions, leurs réglements et leurs processus de décision, ils influent directement et pour leur intérêt sur la gouvernance mondiale. C'est un facteur de puissance globale.
- On constate une remise en cause et un affaiblissement de cet ordre économique mondial américain et anglosa-sonx, favorable depuis 1944 aux Occidentaux. Cela révèle :
- l'altermondialisme et l'antimondialisme
- la montée en puissance des émergents et de la Chine désireuse de créer des institutions alternatives (banque d'investissement)
Reprise: l'état de la gouvernance mondiale aujourd'hui
la
gouvernance économique mondiale reste aujourd'hui sous influence
américaine mais elle est contestée par l'arrivée de nouvelles puissances
économiques émergentes et dominantes au premier rang desquels se trouve la Chine, mais aussi par des mouvements
altermondialistes et antimondialistes.
Elle est plus complexe qu'elle n'a été car elle met aussi en jeu, une pluralité d'acteurs de nature différentes (il n'y a pas que des Etats), aux intérêts différents voire contradictoires et d'institutions plus ou moins indépendantes.
Elle est plus complexe qu'elle n'a été car elle met aussi en jeu, une pluralité d'acteurs de nature différentes (il n'y a pas que des Etats), aux intérêts différents voire contradictoires et d'institutions plus ou moins indépendantes.
Dès lors, une question se pose : comment en est-on arrivé à cette gouvernance économique mondiale complexe ?
Séance 3 - La gouvernance économique mondiale de Bretton Woods en 1944 à 1971 : un système favorable aux Etats-Unis, traduisant leur puissance d'après guerre et leur envie de l'assumer mais aussi mettant en place une gouvernance reposant sur le capitalisme libéral et le libre-échange et de nouvelles institutions économiques.
Cours magistral:
Introduction
Le souvenir de la crise de 1929, déclencheur de la Seconde Guerre mondiale qu’il ne faut pas renouveler.
En 1929, une crise économique d’une ampleur jusque-là inconnue, balaye la planète. Les grandes puissances pratiquent le protectionnisme et dévaluent leur monnaie. Le commerce mondial s’effondre. Les Etats refusent d’agir de façon concertée. La crise de 1929 est en partie responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
La nécessité après-guerre de reconstruire en évitant les problèmes de 1929
En 1929, une crise économique d’une ampleur jusque-là inconnue, balaye la planète. Les grandes puissances pratiquent le protectionnisme et dévaluent leur monnaie. Le commerce mondial s’effondre. Les Etats refusent d’agir de façon concertée. La crise de 1929 est en partie responsable du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.
La nécessité après-guerre de reconstruire en évitant les problèmes de 1929
C’est pourquoi, à partir de 1944, les Etats-Unis et leurs alliés veulent reconstruire l’économie mondiale sur de nouvelles bases afin d’assurer la prospérité mondiale et le leadership que leur confèrent la victoire (plus de 70% des réserves mondiales d’or et 60% de la production mondiale), tout en affermissant le capitalisme face au modèle soviétique communiste.
Tirant les leçons des erreurs de leur politique des années 1930 qui les avaient amenés à refuser d’assurer le leadership de l’économie mondiale et à se replier sur leur continent, les États-Unis entreprennent donc, de 1944 à 1948, la mise en place d’un ensemble d’institutions qui garantiraient la paix (ONU), la prospérité économique et la stabilité financière (FMI) et le progrès social (ex-BIRD devenue Banque mondiale, une des institutions spécialisées de l’ONU). La logique du système reste celle du multilatéralisme classique fondé sur un fonctionnement interétatique.
La gouvernance économique mondiale aujourd’hui dans le cadre de la mondialisation
Problématique: Quelles évolutions a connu la gouvernance économique mondiale depuis 1944 ?
Les États-Unis entreprennent de 1944 à 1948 la mise en place d’un ensemble d’institutions Internationales qui garantissent la prospérité économique et la stabilité financière. Ce cadre est remis en cause, à partir des années 1970, par la mondialisation accélérée et le triomphe du néolibéralisme.
Cours dialogué: Etude de cas : la conférence de Bretton Woods en 1944 (pages 374-375)
Cours magistral:
I) La nécessité de reconstruire l’économie mondiale autour de règles communes de 1944 aux années 1970 : Comment construire une gouvernance mondiale permettant la stabilité de l’économie mondiale en fondant un nouvel ordre économique mondial au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, autour du leadership américain ?
a) Les séquelles de la crise de 1929 et le bilan économique et financier lié à la Seconde Guerre mondiale qui en découle
L’idée
d’une coopération entre États pour organiser la société internationale
n’est pas nouvelle mais elle ne débouche sur aucune réalisation concrète
avant la création en 1919 de la Société des Nations (SDN). L’échec de
l’institution genevoise ne met pas fin à cette ambition.
Au contraire, l’après Seconde Guerre mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. La gouvernance notamment économique qui s’instaure au sortir de la Seconde Guerre mondiale veut ainsi résoudre les séquelles des années 1930 et de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la crise de 1929, aux origines du conflit, a abouti à l’alternance de remèdes protectionnistes et déflationnistes aux effets dramatiques. Cela a abouti à des dumpings et dévaluations sauvages (1933-1934, le dollar est dévalué de 41% ; 1936, le Franc est dévalué de 65%).
Au contraire, l’après Seconde Guerre mondiale marque une étape majeure dans la prise de conscience de la nécessité d’une échelle mondiale de gouvernement. La gouvernance notamment économique qui s’instaure au sortir de la Seconde Guerre mondiale veut ainsi résoudre les séquelles des années 1930 et de la Seconde Guerre mondiale. En effet, la crise de 1929, aux origines du conflit, a abouti à l’alternance de remèdes protectionnistes et déflationnistes aux effets dramatiques. Cela a abouti à des dumpings et dévaluations sauvages (1933-1934, le dollar est dévalué de 41% ; 1936, le Franc est dévalué de 65%).
Cela
a aussi causé une contraction majeure du commerce mondial : de 3 000
Millions de dollars à 1 000 Millions de dollars avant guerre. Le système
est marqué par une inefficacité à long terme : dès 1937, on assiste à
un retour du chômage et à un recul de la production, sauf dans les pays
militarisés comme l'Allemagne et l'URSS. Le monde est fragmenté en
"blocs" et on voit apparaître un retour au troc, impropre au
développement et à la liberté des échanges. Les destructions de la
guerre sont à l’origine d’un bilan économique dramatique et ils ont
causé des difficultés dans la gouvernance économique tout en conduisant à
un réaménagement des circuits économiques. Certains se posent la
question de la faillite du capitalisme libéral sans régulation face au
dirigisme économique soviétique. C'est pourquoi ces deux modèles vont
rester face à face après la victoire des Alliés, chacun prônant une
forme de gouvernance s’opposant à celle de l’autre.
b) Le système de Bretton Woods de 1944 , le GATT et leurs logiques, une gouvernance sous l’égide des Américains
Le système né des accords de Bretton Woods constitue une des tentatives les plus réussies et durables d’établir des règles économiques communes et internationales afin de rétablir, stabiliser et relancer le système monétaire et financier international.
Ce système est le résultat d’une conférence s’étant déroulé le 22 juillet 1944, sur la côte nord-est des États-Unis, dans une station de ski située à 200Km au Nord de Boston, dans le New Hampshire. Elle a donné lieu à une série d’accords signée par 44 Etats, représentés par plus de 730 délégués.
Les deux architectes de cet accord sont Harry Dexter White, sous-secrétaire américain au Trésor et John Maynard Keynes, économiste britannique qui fut l’un des inspirateurs du New Deal de F.D Roosevelt et partisan de l’interventionnisme d’Etat.
Plusieurs éléments sont adoptés :
-
Un principe : le retour au Gold Exchange Standard des années 1920, qui
fait du dollar l'équivalent-or dans les réserves des banques centrales
pour permettre la libre convertibilité des devises entre elles (30gr or =
35$). Ce retour impose la fixité des changes et la coopération entre
les signataires pour ne pas reproduire les menaces des années 1930.
Chaque état signataire s’engage alors à définir la valeur de sa monnaie
en or ou en $ «as good as gold» (les Etats-Unis détenaient alors plus
des 2/3 du stock d’or mondial, soit 24.5 milliards de $), ainsi qu’à
faire intervenir sa banque centrale pour maintenir cette parité, dans
les limites des plus ou moins 1% et à équilibrer la balance des
paiements en veillant à ce que le taux d’inflation ne dépasse pas celui
des principaux pays partenaires, pour éviter une perte de compétitivité
et une réduction des exportations. Cependant, en cas de déficit prononcé
et durable de la balance des paiements, les pays signataires étaient
autorisés à dévaluer, mais, toute dévaluation de plus de 10% devait
obtenir l’accord du FMI.
- Son application par des institutions spécifiques de régulation sous l’égide de l’ONU: dans le cadre onusien, des institutions multilatérales assurent cette convertibilité en surveillant les balances des changes (FMI à Washington DC) et financent de grands projets (BIRD ou Banque mondiale à Washington DC). Un troisième organisme chargé du commerce international (OIC – Organisation Internationale du Commerce) aurait dû être créé. Mais, en l'absence d'accord sur la définition de l’OIC (refus du Sénat américain de ratifier la Charte de La Havane de 1948), une série d'accords a été entreprise et menée avec pour volonté de réguler le commerce : le General Agreement on Tariffs and Trade (GATT) ou Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce, formalisés en 1947 et modifiés par la suite sous forme de cycles. En 1947, 23 pays sont signataires (soit 80% du commerce mondial).
- S'imposent donc avec les accords de Bretton Woods, un système économique fondé sur le capitalisme libéral et le libre-échange. Un point essentiel car iol correspond à l'organisation économique occidentale et américaine tout en étant l'exact antagonisme du système communiste.
L’idée
est de mettre en application la clause de la nation la plus favorisée à
tous les signataires pour abaisser progressivement les droits de douane
entre eux: Le GATT. C'est un accord composé de 35 articles qui repose sur
trois grands principes : une démarche multilatérale qui prévoit des
rencontres périodiques, les «rounds», le fair trade qui interdit le
dumping, la consolidation des droits existants (c’est-à-dire
l’engagement à ne pas les augmenter). Les négociations sont faites dans
des "rounds" de négociation successifs, dont la durée est en principe
courte. Les droits de douanes sont abaissés de + 35 % à – 5 % en 1995 en
étendant progressivement les mesures aux différentes types d’échange
(agricoles, culturels, de service). Au terme de l'accord de Marrakech,
le 1er janvier 1995, le GATT est d’ailleurs devenu l'Organisation
mondiale du commerce (OMC) .
c) Les limites et contestations du système de Bretton Woods
La
puissance américaine influence en profondeur les premières institutions
de gouvernance économique mondiale et le nouveau Système Monétaire
International (SMI). Les Etats-Unis ont joué un grand rôle, ils vont avopir une énorme responsabilité et ont eu un
impact important sur la constitution de la nouvelle gouvernance mondiale
à partir de 1944, et ce pour plusieurs raisons :
-
Les institutions sont d'inspiration américaine. Elles traduisent la puissance américaine à la fin de la guerre et sa volonté s'imposer ses intérêts et des régles conformes à ses intérêts et à sa puissance qu'elle assume et souhaite assumer après guerre.
Les institutions reposent sur le refus du plan proposé par Keynes qui reposait sur l’idée de la création d’une monnaie internationale, le bancor, et marquent la puissance américaine en favorisant le choix d’Harry Dexter White. Le plan adopté fait du dollar, la monnaie internationale de référence. Cela donne un poids considérable aux Etats-Unis dans les décisions internationales. Au FMI, les Américains possèdent 25 % des voix car ils apportent 1/3 des fonds. Il en va de même pour la banque Mondiale (la BIRD). Du fait de cette importance, la FED (banque centrale américaine) fondée en 1913, prend alors une dimension mondiale car ses choix ont des répercussions à l’échelle des Etats-Unis mais aussi du monde.
Les institutions reposent sur le refus du plan proposé par Keynes qui reposait sur l’idée de la création d’une monnaie internationale, le bancor, et marquent la puissance américaine en favorisant le choix d’Harry Dexter White. Le plan adopté fait du dollar, la monnaie internationale de référence. Cela donne un poids considérable aux Etats-Unis dans les décisions internationales. Au FMI, les Américains possèdent 25 % des voix car ils apportent 1/3 des fonds. Il en va de même pour la banque Mondiale (la BIRD). Du fait de cette importance, la FED (banque centrale américaine) fondée en 1913, prend alors une dimension mondiale car ses choix ont des répercussions à l’échelle des Etats-Unis mais aussi du monde.
- Le plan Marshall mis en place en juin 1947 a mis en place une diplomatie du dollar pour relancer la consommation mondiale et permettre de trouver des débouchés à l’économie américaine : l’Europe Ouest se reconstruit grâce à l'aide massive des Etats-Unis en échange de l’adoption du modèle économique et culturel américain. … et ses contestations : Cependant, ce modèle est contesté :
- Il y a d’abord le refus du monde communiste d’y adhérer pour des raisons idéologiques en pleine Guerre froide, à l’heure où les modèles soviétique et américain s’affrontent. Cette gouvernance économique américaine reste donc géographiquement limitée par la Guerre froide. L’URSS développe ainsi ses propres institutions multilatérales sur son propre mode de développement économique comme le COMECON (ou CAEM, réponse au Plan Marshall de 1947). Jusque dans les années 1970, le développement de l'URSS fait illusion, ce n'est qu'après que le système centralisé se bloquera.
- Les membres des institutions de régulation (FMI, BM) sont essentiellement des Occidentaux et favorisent les pays industrialisés du Nord.
- Des contestations proviennent également des pays du Tiers Monde dès la Conférence Bandung en 1955 et la création des "non alignés" qui tentent d'échapper au choix entre communisme et libéralisme (voir l'Egypte de Nasser face au refus de la BIRD en 1956 de financer le barrage d'Assouan) et souhaite un Nouvel Ordre Economique International (NOEI). Le problème le plus urgent pour les pays décolonisés du Tiers Monde est de stabiliser les cours des matières premières qu’ils considèrent comme étant "pillées" par les pays du Nord. Cela aboutit à la création de l'OPEP en 1960 pour maîtriser les cours du pétrole et de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement) en 1964 par l’ONU pour maîtriser le cours des autres matières premières et aider les nouveaux Etats à s’intégrer dans l’économie mondiale. Ils tentent aussi de se faire entendre à l’ONU lors de la création du groupe G77 pour rendre pour une plus grande visibilité à l’ONU. Sur la lancée de la guerre, le système économique international (SMI) a été réorganisé sous la domination américaine, ou son refus. Cette domination, celle de « l’économie-monde américaine », révèle leur puissance post-Seconde Guerre mondiale. Cette situation exceptionnelle n'était pas promise à durer, non pas tant à cause de l'opposition idéologique du bloc communiste, mais à cause du rétablissement des équilibres anciens qui ont mis à mal la suprématie des Etats-Unis. La crise du système économique mondial dans les années 1970 provient en grande partie de leur course en avant pour maintenir leur suprématie, sans tenir compte de l'émergence d'autres acteurs concurrents, voir de pays hostiles. De plus, les Accords de Bretton Woods ont eu une efficacité limitée: Le système monétaire n’entre en vigueur qu’en 1958 quand les États européens rétablissent la convertibilité de leurs monnaies. Il ne dure vraiment que treize ans.
- La croissance des Trente glorieuses tient plus au plan Marshall, au financement des dépenses militaires et au déficit de la balance des paiements des États-Unis.
Travail pour mercredi 17 octobre
- Lire le cours du mardi 16 octobre et du 17 octobre
- Récupérer et lire le document suivant
https://docs.google.com/presentation/d/11a0VCtAX0QM5MpwQea4jCwo1dhQkv1PeLkkNrCXywQM/edit?usp=sharing
Travail pour vendredi 19 octobre
Présenter par groupes, à l'oral et sous format écrit, en 10 minutes maximum,
- Lire le cours du mardi 16 octobre et du 17 octobre
- Récupérer et lire le document suivant
https://docs.google.com/presentation/d/11a0VCtAX0QM5MpwQea4jCwo1dhQkv1PeLkkNrCXywQM/edit?usp=sharing
Travail pour vendredi 19 octobre
Présenter par groupes, à l'oral et sous format écrit, en 10 minutes maximum,
- l'institution concernée (I),
- son rôle dans la gouvernance mondiale et sa constitution (II),
- son importance et de ses limites (III).
FMI -
OMC (GATT à évoquer) -
BM -
OCDE -Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) -
Agences de notation -
Fonds souverains - TRAVAIL A FAIRE POUR LA RENTREE
Travail de groupe donné pour le retour des vacances
Etape 1 - Problématisation du sujet
A partir de :
- la page 265 du livre ECS Prépa sur la mondialisation publié chez Bréal,
- des pages allant des pages 231 à 260,
- des pages 178-179-180, 184-185, 188-189-190-191, 208-209 du livre de cours
La mondialisation mise en débats : critiques, limites, gouvernance et alternatives
Etape 2 - Préparation aux questions du débat:
1) La mondialisation est-elle heureuse ?
2) Quels sont les reproches faits à la mondialisation ? Quelles en sont les limites ?
3) Qui profite de la mondialisation ? Qui la subit ?
4) Une autre mondialisation est-elle possible ?
Définition d'antimonde (A reprendre dans le cours)
L’antimonde est, selon R. Brunet, « cette
partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à
la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable » dans Les mots de la géographie (1993).
C’est l’« ensemble des espaces informels, illégaux et dérogatoires », selon Romain Cruse, dans sa thèse L’antimonde caribéen entre les Amériques et le monde (2009).
D’autres expressions qualifient ces espaces où l'antimonde domine, les « zones grises » définies dans Zones grises. Quand les Etats perdent le contrôle
par Gaïdz Minassiancomme étant un " espace de dérégulation sociale, de nature politique ou socio-économique, (…) où les institutions centrales ne parviennent pas à affirmer leur domination, laquelle est assurée par des micro-autorités alternatives »
Page 118 du livre sur la mondialisation, Bréal
Dès les années 1980, Roger Brunet propose aux géographes la notion d’antimonde ( « Le déchiffrement du monde », dans Brunet Roger, Dollfus Olivier, Mondes nouveaux, Géographie universelle, tome 1, 1989).
Il définit l’antimonde comme la « partie du monde mal connue et qui
tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde
et comme son double indispensable ».
L’antimonde permet d’attirer la réflexion sur une série de phénomènes sociaux, plus ou moins troubles, parallèles ou ignorés, qui sont cependant essentiels au fonctionnement de nos sociétés. Les rapports de l’antimonde au monde ne sont pas absents mais, bien au contraire, essentiels, fluides et multiples.
Le système combat, circonscrit, tolère, cache, récupère voire encourage un système parallèle qu’il rencontre en de nombreuses synapses. Des lieux aux échelles et géométries multiples, aux temporalités spécifiques, aux configurations sociales originales, dessinent une géographie spécifique : celle des espaces du « milieu », des trous noirs de l’économie souterraine, des défouloirs (espaces du sexe, de l’argent, du jeu et de la lutte), des enclos réservés aux exclus et aux auto-exclus, des sas du monde (planques et lieux de passage, camps de réfugiés, zones franches), ou encore des « porte-respect » (bases militaires, îles et enclaves).
L’antimonde permet d’attirer la réflexion sur une série de phénomènes sociaux, plus ou moins troubles, parallèles ou ignorés, qui sont cependant essentiels au fonctionnement de nos sociétés. Les rapports de l’antimonde au monde ne sont pas absents mais, bien au contraire, essentiels, fluides et multiples.
Le système combat, circonscrit, tolère, cache, récupère voire encourage un système parallèle qu’il rencontre en de nombreuses synapses. Des lieux aux échelles et géométries multiples, aux temporalités spécifiques, aux configurations sociales originales, dessinent une géographie spécifique : celle des espaces du « milieu », des trous noirs de l’économie souterraine, des défouloirs (espaces du sexe, de l’argent, du jeu et de la lutte), des enclos réservés aux exclus et aux auto-exclus, des sas du monde (planques et lieux de passage, camps de réfugiés, zones franches), ou encore des « porte-respect » (bases militaires, îles et enclaves).
Processus et actions des acteurs sont à l’origine de nombreux débats.
A) Les critiques de la mondialisation contemporaine
Les acteurs de la société civile(syndicats ou associations de consommateurs par exemple) s’approprient ainsi les problématiques liées à la mondialisation en soulignant l’inégalité des termes des échanges ou la concurrence exercée par les territoires produisant à bas coût. L’empreinte environnementale des flux générés est soulignée.
B) Une mondialisation qui profite à l'antimonde et à la face cachée de la mondialisation, celles organisations criminelles et des mafias
Une réflexion peut enfin être engagée sur le poids des activités illégales et criminelles dans l’économie globalisée, «face cachée» de la mondialisation.
C) La gouvernance de la mondialisation, ses limites et les réponses à y apporter
Le développement du processus de mondialisation pose aussi la question de la gouvernance: mise en cause de certains acteurs (firmes transnationales, acteurs financiers...) et aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échanges et les marchés.
D) Les limites et les conséquences de la mondialisation invitent à penser à une autre mondialisation ou à une antimondialisation
Les contestations sur le coût social et environnemental du processus de mondialisation conduisent à la promotion de modèles alternatifs: affirmation des acteurs locaux et des territoires de proximité, exigence de qualité et de traçabilité des produits, essor de préoccupations éthiques, environnementales et sociales...