Mercredi 10 octobre - Géographie - Les dynamiques de la mondialisation - Mobilités, flux et réseaux

Revue de presse
Charles
Hector
 
Séance 5 - Les flux matériels et immatériels dans le cadre de la mondialisation des échanges: des flux polarisés et d'inégale importance suivant les territoires

Cours dialogué: les élèves prélèvent dans le corpus donné (pages 98, 99, 106-107-119), les élèments susceptibles de répondre aux questions suivantes.
 
Groupe 1 - Quels sont les flux matériels mondiaux et comment s'organisent-ils ?
Types, importance et hiérarchie, progression depuis les années 1970, lieux de ces flux et de leur concentration  
Groupe 2 - Quels sont les flux immatériels mondiaux et comment s'organisent-ils ?
Types, importance et hiérarchie, progression depuis les années 1970, lieux de ces flux et de leur concentration  

Cours dialogué: reprise et correction

I) Quels sont les flux matériels mondiaux et comment s'organisent-ils ?

- Depuis les années 1950, décennie après guerre, on constate une explosion des échanges en volume et en valeur (3 page 101) : le commerce mondial explose. On a jamais autant échangé dans l'histoire de l'humanité.

C'est explicable par 
  • la révolution des transports,
  • la standardisation des échanges (conteneurisation: révolution du conteneur), 
  • la baisse des coûts (plus on transporte, moins on paie)
  • la déréglementation et la dérégulation liées à la libéralisation des échanges, aux efforts de certaines institutions (OMC) et à l'extension du système capitaliste que promeut la mondialisation.




Flux matériels : produits manufacturés + produits énergétiques + matières premières 

A) Domination dans les échanges matériels de l'exportation de biens manufacturés dans les échanges
  • - 70% des produits échangés sont manufacturés et 70% des échanges se font à l'intérieur des trois pôles de puissance, anciennement appelés Triade ou Nouvelle Triade aujourd'hui. Polarisation des flux matériels et notamment de biens à l'intérieur des pôles de puissance (Ancienne Triade et émergents notamment BRICS); Exclusion relative donc marginalisation des PMA et des PED, c'est à dire les moins avancés des Etats
  • - Produits manufacturés sont essentiellement des produits finis (matériel hightech, vêtements...)
  • - Échanges se font de manière inégale à l'échelle mondiale (2 page 99) , dans un flux Nord-Nord:
- entre les trois pôles principaux de l'ancienne Triade 
- au sein des trois pôles dans le cadre du commerce intrazone  (près de 80% des échanges)
- en lien avec les émergents

Principaux exportateurs mondiaux
  • - Chine (10.4% commerce mondial)
  • - E-U (8.4%)
  • - Allemagne (8.3%)
  • - Japon (5,1%)

Principaux importateurs mondiaux
  • - Principaux exportateurs sont aussi principaux importateurs, dans un ordre différent = interdépendance des économies concernées et cela caractérise l'extraversion de ces dernières, fondée sur la demande extérieure tout autant que leur dépendance réciproque. Ce sont souvent les puissances commerciales mondiales (Importation+exportation).
  • - E-Unis (12.8% des importations mondiales)
  • - Chine (9.1%)
  • - Allemagne (6.9%)
- Véritable relation de dépendance entre les principaux pays importateurs et les pays exportateurs de biens

- Principaux Etats commerçants du monde ont des économies extraverties (tournées vers l'extérieur) dépendantes les unes des autres

- Tous sont des anciens pôles de Triade et des émergents

B) Matières premières et hydrocarbures (pétrole, gaz et dérivés): 20% des échanges mondiaux (1 page 107)
Importance spécifique dans ces échanges des pays producteurs et exportateurs, différents des Etats industrialisés (Pays du Golfe Persique, Russie, Chine, E-U) 

Pétrole domine en volume: 85 millions de barils par jour, 31,025 milliard de barils par an
- Doublement en trente ans
- Avec production polarisée dans le Golfe Persique


Principaux exportateurs d'hydrocarbures (pétrole, gaz et dérivés) : 
- Proche et Moyen Orient, ceux du Golfe Persique (Arabie Saoudite et le pétrole, Qatar et le gaz liquéfié, Emirats Arabes Unis)
- Russie et CEI 
- Amérique du Sud (Vénézuela et Brésil) 
- Norvège

Principaux importateurs mondiaux
- Union Européenne (Allemagne)
- Asie (Chine et Japon) 
- Amérique du Nord en retrait (E-U et Canada sont auto-suffisants du fait du gaz de schiste et de son exploitation à grande échelle


Les producteurs ne sont pas importateurs et il y a une dépendance forte des pays importateurs face aux pays exportateurs de matières premières et notamment d'hydrocarbures: cela a des conséquences géoéconomiques et géopolitiques importantes comme dans le cas du rapport de force entre la Russie et l'UE au sujet de l'Ukraine où le gaz a servi de levier et de moyen de pression.

- On remarque aussi une forte importance des matières premières en provenance d'Afrique à destination des émergents et des pays formant l'ancienne Triade. Il y a une véritable dépendance de l'Afrique dont nombre d'économies nationales sont des économies qui reposent non sur la transformation et la valorisation des matières premières mais sur leurs exportations (économies de rente). La dépendance est d'autant plus grande que les cours mondiaux sont fixés au nord et notamment à Chicago dans le cadre de l'ancien Board of trade. 

On constatera également dans ce cadre une "inégalité des termes de l'échange" entre l'exportation de matières premières à bas coût avec une privatisation étrangère de leurs exploitation et une importation à prix plus conséquence de marchandises et produits transformés dont la valeur ajoutée profite aux Etats les plus développés et aux émergents.

- On constate une importance considérable des E-Unis et de la Chine dans l'importation de matières premières : cela s'explique par le fonctionnement de leurs économies de transformation et la nécessité de quantités considérables de matières premières pour que leur modèle de développement reste pérenne. Leur durabilité en soi est remise en cause et plus que questionnée. Le Japon est entièrement dépendant de ressources énergétiques extérieures, ce qui le rend très vulnérable sur la question. L'Union Européenne est confrontée à une échelle moindre au problème du fait de son parc nuéclaire, même si comme le Japon l'uranium n'est pas produit sur son sol et doit être importé.


C) Produits agricoles: 10 % des échanges mondiaux (carte page 119)

- Principaux producteurs et exportateurs
- Union européenne (France et Allemagne aux 1ers rangs européens)
- E-Unis
- Amérique du Sud: Brésil, "la ferme du monde", Argentine (viande, soja), Chili, Bolivie...
- Asie du Sud Est

- Principaux importateurs
- Union Européenne, Russie et CEI
- Proche et Moyen Orient
  • - Principaux produits exportés à l'échelle mondiale
Céréales, riz, café, cacao, viandes, fruits et agrumes et tous les produits comme le soja rentrant en ligne en compte dans les pratiques mondiales de l'élevage intensif.

On n'a jamais autant produit ni échangé de biens manufacturés à l'échelle du monde, on n'a jamais autant consommé et produit d'énergie fossile (hydrocarbures, charbon) et on n'a jamais autant produit, exporté et consommé de produits agricoles dans toute l'histoire de l'humanité.

  • - Structuration des échanges et des flux
On constate une polarisation de ces flux vers les pôles principaux et secondaires de puissance et une marginalisation du reste des territoires qui sont soient des périphéries soient des marges de la mondialisation, et qui subissent souvent une influence déterminante et une très forte dépendance vis-à-vis des Etats développés, du nord et des émergents. 

Tout cela s'appuie sur la révolution des transports et l'apport essentiel de la conteneurisation et de la standardisation, mais aussi sur la dérégulation et la déréglementation des échanges (baisse ou disparition des barrières douanières à toutes les échelles, unification ou harmonisation des barrières non tarifaires comme les normes...). 

Cela a favorisé l'explosion des échanges actuelle en volume et en valeur, qui transite massivement par voie maritime (80% des échanges se font par porte-conteneurs, 65 % d'augmentation entre 1965 et 2010 du transport maritime).



II) Quels sont les flux immatériels mondiaux et comment s'organisent-ils ?


Les flux immatériels explosent à l'instar des flux matériels. On distinguera trois types de flux principaux: flux financiers, données et informations, services.

A) Les flux financiers: la globalisation financière a modifié la géographie des échanges à toutes les échelles.

Instauration d'une "ronde des capitaux": début des années 1970, flux permanent qui circule au travers du globe de capitaux

  • 1) Les IDE, les flux financiers des FTN
Flux entrants dirigés vers les économies attractives, orientés par les FTN avec concentration vers des pôles entrants: Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, S-E asiatique (Chine, Inde...) et OCéanie avec l'Australie

Les zones qui attirent les IDE sont celles qui sont également massivement émettrices d'IDE.

UE - 36% des flux sortants d'IDE
Am du Nord - 27,8% 
Asie et Océanie - 18,7%

- C'est la Multinationalisation qui permet l'essor des capitalisations boursières mondiales (multiplication par 5 en 20 ans)

La ronde des capitaux permet la création à l'échelle du globe de places boursières incontournables, fonctionnant toutes en réseau. 
On en comptera 10 essentielles par ordre d'importance: Amérique du Nord (Nasdaq, Dow Jones, London SE -Stock Exchange...), UE, Asie (Chine, Japon)

Ce processus de mondialisation et de globalisation boursière a été permis par l'effacement progressif des règles et barrières réglementaires.

Polarisation des capitaux: 10 ETats en 2011 cumule 59% du stock d'IDE mondiaux

  • 2) Flux monétaires et financiers des migrants vers les Etats d'origine: les "remises" ou transferts d'argent d'un Etat vers les autres
- Montreuil est la ville qui rapporte le plus d'argent au Mali (295 millions d'euros par an)
- Maroc et Egypte ont pour deuxième source de richesse nationale, les transferts internationaux liés aux diasporas. Ce qui crée des liens étroits.

Avec la crise de 2008, nouvelle architecture financière avec l'essor relatif d'organismes de régulation notamment vis à vis des paradis fiscaux : c'est une amorce de gouvernance économique mondiale majeure et renouvelée.
 
B) Les flux de services marchands

1/5 de la valeur du commerce international (activités touristiques, médias, transports, comptabilité, bureautique, ...)

"Création d'une véritable toile en réseau" selon L.Carroué

C) Les données et les informations

- Principalement liées au progrès des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication)

- Loi de Moore qui multiplie par 2 les capacités de calcul des microprocesseurs qui s'applique aujourd'hui mais qui n'est pas sans limite explique en partie également l'explosion des flux de données

On n'a jamais autant produit de données qu'aujourd'hui et on n'en a jamais autant échangé. Depuis 2000, l'humanité a produit plus de données que durant toute la période récente.

Pour 2016 : 10,8 exabits 
Pour 2014: 4,2 exabits par mois
Contre 0,6 exabits en 2011

En 5, multiplication du volume de données échangées par mois.

Ces données et leur explosion ont produit, ont été portés et sont diffusés par des acteurs transnationaux majeurs. 

Cours dialogué: Construction d'un schéma de synthèse sur la mondialisation


Travail pour vendredi 12 octobre pour ceux qui sont en cours
- Reprendre le cours ci-dessus
- Reprendre, enrichir et compléter avec votre cours, le schéma page 123 
 
Travail lundi 15 octobre

Travail individuel
Reprendre, enrichir et compléter avec votre cours, le schéma page 123 

Travail collectif 

A) Proposez par écrit sous format numérique et imprimé, deux plans détaillés (titre de partie explicites idées, exemples, transitions) pour les sujets suivants avec introduction et conclusion rédigées :
- Processus et acteurs de la mondialisation
- Mobilités, flux et réseaux


Travail pour vendredi 19 octobre
B) Construire les deux croquis légendés suivants et les proposer sous format écrit et numérique:

- Pôles et flux de la mondialisation
- Une inégale intégration des territoires dans la mondialisation.

Fonds de carte à utiliser

Liens à consulter