Travail à faire - la mondialisation en débat

TRAVAIL A FAIRE POUR LA RENTREE


Travail de groupe donné pour le retour des vacances 

Etape 1 - Problématisation du sujet
A partir de :
Vous allez répondre au sujet suivant en vue d'un rendu numérique ET d'un passage en groupe à l'oral suivi d'un débat le vendredi de la rentrée ou le suivant :


La mondialisation mise en débats : critiques, limites, gouvernance et alternatives


Etape 2 - Préparation aux questions du débat:

1) La mondialisation est-elle heureuse ?

2) Quels sont les reproches faits à la mondialisation ? Quelles en sont les limites ?

3) Qui profite de la mondialisation ? Qui la subit ?

4) Une autre mondialisation est-elle possible ?


Définition d'antimonde (A reprendre dans le cours)

L’antimonde est, selon R. Brunet, « cette partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable » dans Les mots de la géographie (1993). 

C’est l’« ensemble des espaces informels, illégaux et dérogatoires », selon Romain Cruse, dans sa thèse L’antimonde caribéen entre les Amériques et le monde (2009). 

D’autres expressions qualifient ces espaces où l'antimonde domine, les « zones grises » définies dans Zones grises. Quand les Etats perdent le contrôle par Gaïdz Minassiancomme étant un " espace de dérégulation sociale, de nature politique ou socio-économique, (…) où les institutions centrales ne parviennent pas à affirmer leur domination, laquelle est assurée par des micro-autorités alternatives »

Page 118 du livre sur la mondialisation, Bréal

Dès les années 1980, Roger Brunet propose aux géographes la notion d’antimonde ( « Le déchiffrement du monde », dans Brunet Roger, Dollfus Olivier, Mondes nouveaux, Géographie universelle, tome 1, 1989). Il définit l’antimonde comme la « partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable ».

L’antimonde permet d’attirer la réflexion sur une série de phénomènes sociaux, plus ou moins troubles, parallèles ou ignorés, qui sont cependant essentiels au fonctionnement de nos sociétés. Les rapports de l’antimonde au monde ne sont pas absents mais, bien au contraire, essentiels, fluides et multiples.

Le système combat, circonscrit, tolère, cache, récupère voire encourage un système parallèle qu’il rencontre en de nombreuses synapses. Des lieux aux échelles et géométries multiples, aux temporalités spécifiques, aux configurations sociales originales, dessinent une géographie spécifique : celle des espaces du « milieu », des trous noirs de l’économie souterraine, des défouloirs (espaces du sexe, de l’argent, du jeu et de la lutte), des enclos réservés aux exclus et aux auto-exclus, des sas du monde (planques et lieux de passage, camps de réfugiés, zones franches), ou encore des « porte-respect » (bases militaires, îles et enclaves).


Axes à explorer avec l'aide de la fiche Eduscol

Processus et actions des acteurs sont à l’origine de nombreux débats.

A) Les critiques de la mondialisation contemporaine
Les acteurs de la société civile(syndicats ou associations de consommateurs par exemple) s’approprient ainsi les problématiques liées à la mondialisation en soulignant l’inégalité des termes des échanges ou la concurrence exercée par les territoires produisant à bas coût. L’empreinte environnementale des flux générés est soulignée.


B) Une mondialisation qui profite à l'antimonde et à la face cachée de la mondialisation, celles organisations criminelles et des mafias
Une réflexion peut enfin être engagée sur le poids des activités illégales et criminelles dans l’économie globalisée, «face cachée» de la mondialisation.

C) La gouvernance de la mondialisation, ses limites et les réponses à y apporter
Le développement du processus de mondialisation pose aussi la question de la gouvernance: mise en cause de certains acteurs (firmes transnationales, acteurs financiers...) et  aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échanges et les marchés.

D) Les limites et les conséquences de la mondialisation invitent à penser à une autre mondialisation ou à une antimondialisation 
Les contestations sur le coût social et environnemental du processus de mondialisation conduisent à la promotion de modèles alternatifs: affirmation des acteurs locaux et des territoires de proximité, exigence de qualité et de traçabilité des produits, essor de préoccupations éthiques, environnementales et sociales...



Mercredi 17 octobre - Histoire - La gouvernance économique mondiale depuis 1944


Cours magistral 

 

II) Repenser la gouvernance économique et financière mondiale pour l’adapter à une nouvelle phase de la mondialisation : La gouvernance mondiale depuis la fin du système de Bretton Woods ou comment adapter la gouvernance mondiale aux mutations de l’économie mondiale et du monde des années 1970 à nos jours ?



a) Les raisons de la remise en cause des Accords de Bretton Woods : 

Lles années 1970 représentent un tournant dans la gouvernance économique mondiale en affirmant la dérégulation face à une économie en crise 

- Les difficultés de l'économie mondiale, le ralentissement de l’économie américaine  et les solutions apportées dans un contexte où de nouveaux acteurs surviennent.

- La décision des Etats-Unis du Président Richard Nixon le 15 août 1971 de mettre fin à la convertibilité du dollar en or pour « défendre le dollar » et « limiter la spéculation ».(1 page 378) pour retrouver de la compétitivité et être plus concurrentiel à l'export. Son objectif est de relancer l'économie américaine notamment face à la concurrence japonaise.

- Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 marquent l’entrée en scène des pays exportateurs de pétrole qui accumulent grâce à leur coordination au sein de l’OPEP des pétrodollars qui vont être à l’origine des premiers fonds souverains et des investissements notables dans les entreprises occidentales. 

- L’essor d’une mondialisation des échanges au fur et à mesure de l’évolution de la Guerre froide mais surtout le développement d’une interconnexion plus grande entre places financières qui crée un marché unique des capitaux, et rend leur mobilité plus grande, fragilisant le système de Bretton Woods. Le développement de l'Europe et de son projet est un exemple de cette internationalisation.

- Les limites de Bretton Woods pour les partenaires des Américains (« le déficit sans pleurs » (De Gaulle) et l’absence du respect de la convertibilité de l’étalon-or avec le dollar) 

- L’apparition de nouveaux acteurs comme les NPI (Nouveaux Pays Industrialisés comme les dragons et tigres d’Asie comme Taiwan) transforme par leur nombre les règles et le jeu des acteurs économiques, tandis que l’émergence de nouveaux acteurs non gouvernementaux comme Forum Economique Mondial ou Forum de Davos (1971) qui permet la rencontre et des décisions entre décideurs, entrepreneurs, spécialiste et stratèges, complexifie les règles et la gouvernance économique mondiale.

b) Les conséquences de l’abandon du système de Bretton Woods modifient la gouvernance économique mondiale jusqu’à nos jours : 


Envisager une autre gouvernance mondiale, selon d’autres principes et avec d’autres institutions, tout en prenant en compte l’évolution du monde après la Guerre froide et la mondialisation contemporaine.

- De nouveaux principes qui entrainent une accélération de la mondialisation, une remise en cause de l’Etat-Nation et une instabilité financière systémique
 
- Les accords de Kingston en Jamaïque en 1976 officialisent l’abandon des parités fixes et la fin du contrôle des changes. Les monnaies sont libres alors de voir leurs cours fluctuer au gré des marchés et de la demande. Il est désormais possible de spéculer avec le cours des monnaies.


- Les années 1980 imposent dans le monde anglo-saxon, une révolution conservatrice néolibérale qui confirment ces inflexions (Reagan et Thatcher en GB) et se traduisent par des principes nouveaux, éloignés des théories keynésiennes et de l’esprit de Bretton Woods. 


On parlera de Politiques économiques « néolibérales » théorisées par l’Ecole de Chicago et des personnalités comme Milton Friedman, Arthur Laffer ou Jacques Rueff traduites par les mesures suivantes: 
  • - Recul de l’intervention et de la régulation étatiques et dénonciation du rôle de l’Etat-providence 
  • - Libéralisation des mouvements de capitaux 
  • - Privatisation des entreprises publiques 
  • - Les 3D: Dérégulation, Déréglementation et Désintermédiation, notamment du secteur bancaire financier 

Les conséquences sont nombreuses : 
  • - Les marchés doivent s’autoréguler et le contrôle tout en remettant en cause le rôle de l’Etat nation est confié à des autorités indépendantes (banques centrales, agences de notation, institutions internationales). 
  • - La frontière entre public et privé s’estompe au profit du privé, cela accélère la mondialisation, la favorise tout autant que le retour des crises financières depuis 1987 
  • - les échanges s’intensifient, les IDE augmentent sous l’effet du développement des FTN, tandis que la spéculation et les krachs boursiers se multiplient.
Wall Street, Oliver Stone, 1988


- Une nouvelle gouvernance plus complexe, de nouveaux acteurs économiques et financiers, une nouvelle régulation économique mondiale où l'Etat-nation est remis en cause

- Les institutions de BW vont évoluer en raison de ce changement de gouvernance : Le FMI voit son rôle évoluer et change de fonction: il devient « gendarme des politiques publiques » en développant des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) pour les pays qui en ont besoin, notamment ceux du Tiers Monde, ceux nouvellement décolonisés ou ceux qui sont endettés. Cela ne va pas sans limites de plusieurs natures (CF exposés et la situation de l’Argentine ou de la Grèce). 

- Les structures de gouvernance évoluent et certaines nouvelles apparaissent: Le G6 est créé en 1975 (Royaume Uni, Japon, Allemagne, Etats-Unis, France, Italie – première réunion à Rambouillet) et dès 1976 il s’élargit au Canada devenant le G7, auquel la CEE participe sans être directement représentée. Le principe de discussions multilatérales entre Etats développés devient la norme et le principe de négociation de base. 

En juillet 1991, l’URSS est invitée au G7 de Londres et laisse la place à la Russie qui devient membre associé avant d’en devenir membre permanent en 1998: le (G7+1) G8 est né et il réunit les sept pays les plus riches de la planète, la Russie y est admise au regard de son poids géopolitique. « Une véritable diplomatie de club » (Bertrand Badié) se met en place et des accords sont trouvés au sein de ce groupe (accords du Plaza en 1985 pour la stabilisation du dollar, accords du Louvre pour la dépréciation du dollar par rapport au Yen). Cette approche de la gouvernance mondiale essentiellement économique évolue à terme vers des questions géopolitiques et géostratégiques (Crise des Euromissiles, réunification allemande, guerre du Koweit) qui ne sont pas sans créer des critiques et des réactions vives (manifestations en 1999 à Seattle et en 2001 à Gênes qui marquent la vivacité des mouvements altermondialistes et leurs résistances). En 1999, à la suite de la crise asiatique, une réunion informelle regroupe les principaux , le G20 compte 19 membres auquel s’ajoute l’UE. 

https://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu05000/sommet-de-rambouillet.html

La crise économique de 2008-2009 le propulse au rang de gouvernement économique du monde car il intègre les émergents (BRICS), représentant alors 85% du gouvernement mondial, 90 % du PIB mondial et deux tiers de la population mondiale. 

Ses préoccupations se sont même élargies en plus des prérogatives du G8, à d’autres questions (migrations, terrorisme, flux illégaux, environnement, question agricole pour faire face aux problèmes de la production agricole et de l’envolée des prix en 2011) 

- Après la Guerre froide, dans une période où la puissance américaine exprime à plein son hyperpuissance (H.Védrine), la création de l’OMC en 1995 à la suite de l’Uruguay Round (1986-1994) et de la Conférence de Marrakech modifie les normes du commerce mondial et sa régulation. Elle remplace sous la forme d’une institution dotée d’une personnalité morale, le GATT. Elle s’impose comme le premier espace de régulation et de concertation économique. C’est une vraie rupture dans la gouvernance économique et commerciale mondiale. Moins puissante que le FMI ou la BM en termes d’actions et de moyens, elle supplante l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economique), organisation de consultation et productrice d’études économiques au service des Etats développés, créée en 1948, siégeant à Paris et comptant 34 membres. 

https://www.wto.org/indexfr.htm

Elle a pour responsabilité et mission de favoriser l’ouverture commerciale en réduisant les obstacles au libre-échange (barrières et tarifs douaniers, règlements des différends, obstacles non tarifaires…). Basée à Genève, elle compte 157 membres et s’avère dirigée par Pascal Lamy depuis 2005. Elle a accueilli en son sein, la Chine en 2001 et la Russie en 2011. 

Elle gère les accords négociés entre Etats et en contrôle l’application quand elle ne règle pas leurs désaccords au travers de réunions ou de décisions auxquelles les Etats doivent se soumettre. Un principe fort la distingue pourtant du FMI et de la BM: l’égalité entre Etats contrairement à la hiérarchie de puissance qui structure les deux autres institutions.

- D’autres acteurs non étatiques s’imposent dans la régulation et la gouvernance économique et financière après la chute de l’URSS: les FTN (4 page 379) qui deviennent par leur gigantisme et leur inscription dans la mondialisation, plus puissantes que des Etats et les ONG qui par leurs actions, peuvent influer sur les réglementations et sur l’opinion publique.

- D’autres acteurs indépendants des Etats se signalent par leur influence et leur rôle croissant dans la régulation de la mondialisation comme les agences de notation ou les banques centrales, non sans faillites lors de la crise de 2008

- On constate aussi face à l’affaiblissement des institutions onusiennes issues de Bretton Woods et de l’Etat-nation dans la mondialisation, l’émergence et l’essor des organisations régionales (Mercosur, ALENA, ASEAN, APEC, UE…).

c) La gouvernance économique mondiale et ses limites : une gouvernance à plusieurs niveaux qui reste contestée et qui doit évoluer


Exposés à inclure

 - Une gouvernance insuffisante qui n’a pas su prévenir les crises, les juguler ou limiter leurs conséquences financières, économiques, politiques et sociales et qui replace les Etats au centre.

Depuis 1997, les crises systémiques se multiplient et leur impact est mondial, démontrant l’interdépendance et les relations de plus en plus étroites entre les places financières, boursières et commerciales mondiales : 
  • Crise asiatique en 1997
  • Crise du real brésilien en 1998 
  • Krach de la nouvelle économie en 2000
  • Attentats du 11 septembre 2001 et banqueroute de l’Argentine 
  • Crise des subprimes de 2007 qui provoque la faillite de Lehman Brothers et la tempête financière de l’année 2008 
  • Tsunami au Japon de mars 2011 qui provoquent un ralentissement en Asie 
  • Crise des dettes souveraines de la zone euro en 2011 

Outre l’effet-domino que cela induit, une crise financière et boursière à un endroit du monde entraine toutes les autres places dans une situation de vulnérabilité voire de fragilité. C'est lié à l'interdépédance des économies dans les processus de mondialisation.

Cela impacte le secteur bancaire et financier mais aussi l’économie réelle, provoquant à terme de fâcheuses et radicales conséquences économiques (difficulté à obtenir du crédit pour les entreprises et les particuliers, fermeture d’entreprises et montée du chômage, précarisation et ralentissement de la consommation…), sociales et politiques(précarisation, montée des populismes et des partis extrémistes de droite et de gauche, déstabilisation des Etats et des personnels politiques, politiques d’austérité et de rigueur…) . 

Ces crises montrent les limites de la gouvernance économique et financière mondiale et surtout les limites de ses institutions et modes de régulation actuels

Elles se sont traduites comme pour celles de 2008 par des politiques d’austérité et de rigueur peu opérantes qui ont été très mal vécues par les populations obligées de s’y soumettre (souveraineté nationale prise en défaut), pour des résultats peu convaincants mais douloureux. Plus armées pour encadrer ou redresser les Etats en difficulté ou arbitrer entre eux, les institutions internationales ou organisations concernées (G20, FMI, BM, agence de notations) n’ont pas su prévoir ou anticiper les difficultés. Parce que là n’étaient pas forcément leurs missions mais aussi parce que les difficultés n’ont pas été considérées au sein des Etats et des FTN bancaires et financières, quand les risques n’ont pas été purement et simplement négligés. 

Les instances de régulations nationales et internationales, celles chargées de la gouvernance économique furent donc absentes, inadaptées, défaillantes ou trop peu efficaces et rapides dans leurs réactions et la prévention des risques. Il faut donc envisager d’autres modes de relais, de régulation, de prévention et d’action.

On assiste au retour de l'Etat et à la volonté des peuples et des opinions publiques d'assister à un retour de la régulation à l'échelle de l'Etat, au risque du protectionnisme et du populisme.

- Une gouvernance qui depuis 2008, sous l’effet de la crise, s’ouvre aux émergents (BRICS) et leur donne un nouveau rôle, au point d'évoluer profondément notamment au profit de la Chine et du G20.
 
La crise de 2008 a fait apparaître au grand jour le rôle, l’importance nouvelle et depuis lors sans cesse réaffirmée des émergents, notamment des BRICS et plus encore de la Chine dans la gouvernance économique mondiale et la gestion de la crise à court et long terme. Ainsi, souhaite-t-elle depuis son entrée en 2001 participer à la relance de l’économie mondiale sans pour autant assumer le moindre leadership économique ou dévaluer sa monnaie le yuan renmibi.

En 2009, lors du sommet de Pittsburgh, le G20 a de fait intégré officiellement les BRICS après une première invitation lors de la crise financière asiatique de 1997. Finançant certaines des économies touchées, les émergents souhaitent une meilleure maîtrise des déficits publics dans les pays développés et ne cessent d’inciter les Etats-Unis à la modération. En outre, ils sont inquiets d’un ralentissement économique accru puisque les principaux Etats touchés sont leurs principaux clients.


En 2016, la Chine va plus loin et avec la BAII - la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures / Asia Infrastructures Investment Bank ou AIIB en anglais -, intiée en 2013. Avec cette institution à vocation internationale, elle désire contribuer à la gouvernance économique mondiale, tout en mettant en place des institutions éloignées et plus indépendantes des intérêts américains et occidentaux très bien représentés par les institutions de Bretton Woods (FMI, BM...).

http://www.diploweb.com/La-Banque-asiatique-d.html
http://www.cepii.fr/blog/bi/post.asp?IDcommunique=466 
http://convention-s.fr/notes/la-banque-asiatique-dinvestissement/

Site officiel : http://www.aiib.org/

http://www.alternatives-economiques.fr/la-banque-chinoise-d-investissement-seduit_fr_art_1357_72114.html
http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/07/01/le-succes-eclatant-mais-ambigu-de-la-banque-asiatique-d-investissement-pour-les-infrastructures_4665869_3232.html


La Chine poursuit d'ailleurs son approche en recourant à une initiative qui fait pendant aux traités régionaux et transcontinentaux pour faire pendant au CETA, au TAFTA et au TTP: Le partenariat économique régional global, ou en anglais : Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP). C'est un projet d'accord de libre-échange entre 16 pays autour de l'océan Pacifique.

Il inclut les 10 pays membres de l'ASEAN, à savoir : la Birmanie, le Brunei, le Cambodge, l'Indonésie, le Laos, la Malaisie, les Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam ; ainsi que 6 autres pays qui possèdent déjà un accord de libre-échange bilatéral avec l'ASEAN, à savoir : l'Australie, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande.

Les négociations de cet accord ont démarré en novembre 2012. L'accord est vu pour beaucoup d'observateurs comme une accord alternatif à l'accord de partenariat transpacifique (TPP), notamment suite à l'annonce de son abandon après l'élection de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine de 2016. Le projet viserait principalement à une réduction des droits de douane, avec pas ou peu d'ouverture des marchés publics, d'harmonisations des normes ou encore de conventions sur le droit du travail ou de l'environnement.



- Une gouvernance qui, sous l’effet de la crise de 2008, remet en cause le rôle de l’Etat-nation, ses limites mais qui en montre aussi sa pertinence en cas de crise et de nécessité avec toutefois un risque avec la montée des populismes et l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, celui d'un protectionnisme accru et d'une suspension du libre-échange.
 
Les politiques néolibérales et l’absence de régulation qui sont à l’origine des crises des vingt dernières années et notamment de celle de 2008, ont montré que l’Etat-nation était encore nécessaire pour sauver le secteur bancaire et financier, et le recapitaliser avec de l’argent public.


Certes, son poids géopolitique, économique et financier a décru et ses modalités d’actions sont de plus en plus contraintes par des logiques supranationales comme au sein de l’UE ou des réglementations fixées par le FMI ou la BM. Sa faiblesse a aussi été soulignée après qu’il se soit endetté pour préserver ce qui pouvait l’être. 

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Attaqué par les agences de notation pour leurs dettes publiques, leur champs d’action et leurs moyens se sont limités mais l’échelle de leur intervention reste toujours pertinente quoique réduite dans la gouvernance mondiale actuelle.

Ceci étant, aujourd'hui, on assiste au gré des élections (Brexit, Donald Trump...) à une volonté des peuples de redonner du pouvoir à l'Etat, de freiner et de réguler la mondialisation en limitant le libre-échange et en favorisant des politiques protectionnistes très éloignées des politiques publiques libérales et mondialisées des dernières décennies.

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- Une nouvelle gouvernance s'impose autour d'une approche collective et d'une logique de partenariat et d’entente symbolisée par le G20 et incarnée par la montée des problémes globaux dépassant les Etats : c'est la preuve d'un certain multilatéralisme en matière de gouvernance économique et financière mondiale.

La crise de 2008 a montré la nécessité d’une approche collective, concertée et plus rapide de tous les acteurs, tout en mobilisant des moyens conséquents à la hauteur des défis d’une économie mondialisée et interconnectée. 


Elle a redistribué les cartes au sein de la gouvernance économique mondiale au profit des émergents, fragilisant la puissance américaine et relativisant les possibilités d’action européenne. Elle nécessite également de revoir les modalités de réaction face aux crises et donc la régulation des secteurs bancaires et financiers à l’échelle mondiale, en multipliant les règles prudentielles (Accords Bâle II de 2007 et Bâle III de 2012 pour stabiliser les banques) tout en s’attaquant aux paradis fiscaux.

Elle a aussi incité les Etats et les acteurs de la gouvernance à une plus grande attention et à la création de nouvelles institutions notamment à l’échelle régionale comme en Europe : Mécanisme Européen de Stabilité 2013 (MES) et traité sur la gouvernance européenne en Europe.


Cela se traduit par la volonté de la Chine et des BRICS de peser à plein dans la gouvernance économique mondiale tout en voulant relativiser et remettre en cause la prépondérance et la domination américaine dans les organisations et institutions de gouvernance économique mondiale (OMC, FMI, BM, agences de notation...). C'est pour cela que la Chine a créé son agence de notation Dagong, l'AIIB pour faire pendant à la BM et propose l'équivalent d'un plan Marshall avec son projet de développement des routes de la soie ou entre la Chine, l'Europe, le Proche orient et l'Afrique. Ce projet des Nouvelles Routes de la Soie appelé « One Belt, One Road » (OBOR), (« Une ceinture, Une route ») a été officiellement rebaptisé en 2017 « Belt Road Initiative» (BRI).



https://www.courrierinternational.com/grand-format/chine-route-de-la-soie-la-mondialisation-selon-xi-jinping#&gid=1&pid=1




http://www.hglycee.fr/?p=5411

Cours en autonomie:
Les élèves proposent individuellement un plan développé et détaillé et une problématique étoffée pour répondre en trois parties au sujet suivant : les mutations de la gouvernance économique mondiale depuis 1944 à l'aide d'un plan chrono-thématique en trois parties.
- Préparer une conclusion et une introduction au sujet : la gouvernance mondiale de 1944 à nos jours  


Reprise et correction

Introduction

Accroche
Définition de : gouvernance voire de mondialisation
Annonce du sujet
Problématisation
Plan


I) Au sortir de la Seconde Guerre mondiale et sous l'influence étatsunienne, la nécessité de reconstruire l’économie mondiale et sa gouvernance autour de règles communes s'impose : un nouvel ordre économique mondial  est créé avec les accords de Bretton Woods autour du leadership américain, du dollar et d'un système capitaliste libéral qui n'inclut pas les Etats du Tiers Monde et le bloc communiste.

a) Les séquelles de la crise de 1929 et le bilan économique et financier lié à la Seconde Guerre mondiale qui en découle sont un moteur pour refonder la gouvernance économique mondiale.

b) Le système de Bretton Woods est mis en place en 1944 avec ses institutions, ses régles et ses principes, celui d'une gouvernance sous l’égide des Américains.

c) Les accords de Bretton Wods ne sont cependant pas sans limites et contestations puisque ils n'incluent pas le bloc communiste et ne considérent pas les Etats du Tiers monde issus de la décolonisation.

II) La fin des accords de Bretton Woods à la faveur de l'action américaine de Richard Nixon et de l'internationalisation de l'économie mondiale rend la gouvernance économique mondiale plus instable, moins efficiente et nécessite de la repense (1971-2001/2008)

a) Les raisons de la remise en cause des Accords de Bretton Woods sont nombreuses mais elles sont d'abord liées à l'action américaine menée par Richard Nixon pour relancer l'économie américaine et concrétisée par les accords de Kingston en 1976.

b) L’abandon du système de Bretton Woods modifie la gouvernance économique mondiale et nécessite de refonder son architecture : De nouveaux principes néolibéraux accompagnent une accélération de la mondialisation et entraînent la création de nouvelles instances d, une remise en cause de l’Etat-Nation et une instabilité financière systémique

c) La gouvernance économique mondiale et ses limites : une gouvernance à plusieurs niveaux qui reste contestée et qui doit évoluer notamment avec la fragilisation de la puissance américaine au sortir des attentats du 11/09/2001 et de l'entrée de la Chine dans l'OMC la même année.

III) La gouvernance économique mondiale devient multipolaire et se complique avec les conséquences de la crise de 2008, l'affirmation de la puissance chinoise, la montée des populismes dans le monde et une demande accrue de protectionnisme visant à limiter les conséquences de la mondialisation : la gouvernance économique mondiale de plus en plus multilatérale devient un enjeu géopolitique et se complexifie.


a) Avec la crise de 2008, la plus grave depuis 1929, la gouvernance économique mondiale s'est avérée insuffisante. Incapable de prévenir les crises, de les juguler ou de limiter leurs conséquences financières, économiques, politiques et sociales, elle a replacé les Etats au centre du jeu et redistribué les cartes de la gouvernance mondiale au profit des économies émergentes.

b) La gouvernance économique mondiale depuis 2008 offre un nouveau rôle à la Chine qui tente d'imposer sa propre architecture pour la gouvernance mondiale tandis que de nouvelles instances d'échanges comme le G20 se multiplient et que de nouveaux problémes se profilent comme la montée des inégalités et la lutte pour le changement .

c) Une gouvernance qui, sous l’effet de la crise de 2008, remet en cause le rôle de l’Etat-nation, ses limites mais qui en montre aussi sa pertinence en cas de crise et de nécessité avec toutefois un risque avec la montée des populismes et l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, celui d'un protectionnisme accru et d'une suspension du libre-échange.

Conclusion

Reprise du développement
Réponse au sujet
Ouverture
La cartellisation du monde
Les perspectives inquiétantes de la guerre commerciale entre Chine et E-Unis
L'absence de prise en compte réelle du changement climatique
La montée des inégalités mondiale comme preuve de l'insuffisance de la gouvernance actuelle mondiale aux dires mêmes du FMI
https://www.latribune.fr/economie/international/le-fmi-alerte-sur-l-explosion-des-inegalites-767309.html


Travail pour vendredi 19 octobre
- Apporter les cartes demandées
- Avoir terminé les exposés demandés
- Reprendre le schéma fonctionnel
https://docs.google.com/presentation/d/11a0VCtAX0QM5MpwQea4jCwo1dhQkv1PeLkkNrCXywQM/edit?usp=sharing 

- Présenter par groupes, à l'oral et sous format écrit, en 10 minutes maximum, 
  • l'institution concernée (I), 
  • son rôle dans la gouvernance mondiale et sa constitution (II), 
  • son importance et de ses limites (III). 
Votre texte devra être mutualisable.
 
FMI -
OMC (GATT à évoquer) -
BM -
OCDE -
Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures (AIIB) -
Agences de notation -
Fonds souverains - 


TRAVAIL A FAIRE POUR LA RENTREE

La mondialisation mise en débats : critiques, limites, gouvernance et alternatives



Travail de groupe donné pour le retour des vacances 

Etape 1 - Problématisation du sujet
A partir de :
  •  la page 265 du livre ECS Prépa sur la mondialisation publié chez Bréal, 
  • des pages allant des pages 231 à 260, 
  • des pages 178-179-180, 184-185, 188-189-190-191, 208-209 du livre de cours
Vous allez répondre au sujet suivant en vue d'un rendu numérique ET d'un passage en groupe à l'oral suivi d'un débat le vendredi de la rentrée ou le suivant :


La mondialisation mise en débats : critiques, limites, gouvernance et alternatives


Etape 2 - Préparation aux questions du débat:

1) La mondialisation est-elle heureuse ?

2) Quels sont les reproches faits à la mondialisation ? Quelles en sont les limites ?

3) Qui profite de la mondialisation ? Qui la subit ?

4) Une autre mondialisation est-elle possible ?


Définition d'antimonde (A reprendre dans le cours)
L’antimonde est, selon R. Brunet, « cette partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable » dans Les mots de la géographie (1993). 

C’est l’« ensemble des espaces informels, illégaux et dérogatoires », selon Romain Cruse, dans sa thèse L’antimonde caribéen entre les Amériques et le monde (2009). 

D’autres expressions qualifient ces espaces où l'antimonde domine, les « zones grises » définies dans Zones grises. Quand les Etats perdent le contrôle par Gaïdz Minassiancomme étant un " espace de dérégulation sociale, de nature politique ou socio-économique, (…) où les institutions centrales ne parviennent pas à affirmer leur domination, laquelle est assurée par des micro-autorités alternatives »

Page 118 du livre sur la mondialisation, Bréal

Dès les années 1980, Roger Brunet propose aux géographes la notion d’antimonde ( « Le déchiffrement du monde », dans Brunet Roger, Dollfus Olivier, Mondes nouveaux, Géographie universelle, tome 1, 1989). Il définit l’antimonde comme la « partie du monde mal connue et qui tient à le rester, qui se présente à la fois comme le négatif du monde et comme son double indispensable ».

L’antimonde permet d’attirer la réflexion sur une série de phénomènes sociaux, plus ou moins troubles, parallèles ou ignorés, qui sont cependant essentiels au fonctionnement de nos sociétés. Les rapports de l’antimonde au monde ne sont pas absents mais, bien au contraire, essentiels, fluides et multiples.

Le système combat, circonscrit, tolère, cache, récupère voire encourage un système parallèle qu’il rencontre en de nombreuses synapses. Des lieux aux échelles et géométries multiples, aux temporalités spécifiques, aux configurations sociales originales, dessinent une géographie spécifique : celle des espaces du « milieu », des trous noirs de l’économie souterraine, des défouloirs (espaces du sexe, de l’argent, du jeu et de la lutte), des enclos réservés aux exclus et aux auto-exclus, des sas du monde (planques et lieux de passage, camps de réfugiés, zones franches), ou encore des « porte-respect » (bases militaires, îles et enclaves).

Axes à explorer avec l'aide de la fiche Eduscol

Processus et actions des acteurs sont à l’origine de nombreux débats.

A) Les critiques de la mondialisation contemporaine
Les acteurs de la société civile(syndicats ou associations de consommateurs par exemple) s’approprient ainsi les problématiques liées à la mondialisation en soulignant l’inégalité des termes des échanges ou la concurrence exercée par les territoires produisant à bas coût. L’empreinte environnementale des flux générés est soulignée.

B) Une mondialisation qui profite à l'antimonde et à la face cachée de la mondialisation, celles organisations criminelles et des mafias
Une réflexion peut enfin être engagée sur le poids des activités illégales et criminelles dans l’économie globalisée, «face cachée» de la mondialisation.

C) La gouvernance de la mondialisation, ses limites et les réponses à y apporter
Le développement du processus de mondialisation pose aussi la question de la gouvernance: mise en cause de certains acteurs (firmes transnationales, acteurs financiers...) et  aspiration à un renforcement du contrôle démocratique sur les réseaux d’échanges et les marchés.

D) Les limites et les conséquences de la mondialisation invitent à penser à une autre mondialisation ou à une antimondialisation 
Les contestations sur le coût social et environnemental du processus de mondialisation conduisent à la promotion de modèles alternatifs: affirmation des acteurs locaux et des territoires de proximité, exigence de qualité et de traçabilité des produits, essor de préoccupations éthiques, environnementales et sociales...