Vendredi 30 novembre - Histoire - Le projet européen depuis 1948

Séances 4 et 5 – L’Europe et son projet à l’heure de la mondialisation (1989-2018)

Lecture de la page 358 et construction d'une frise thématique et chronologique présentant l'évolution de la gouvernance européenne depuis 1989

A partir des pages 354 et 358, vous allez proposer une réflexion organisée en trois temps (plan ci-dessous) montrant l’évolution du projet européen (dimensions, domaines d’action et logiques de gouvernance), son orientation (fédérale, unioniste) et ses limites sur la partie 1989-2016.

Cours magistral
Plan proposé:

III) L'évolution du projet européen et de sa gouvernance depuis la chute du Mur de Berlin : un modèle en crise face aux défis de l'élargissement, de l'intégration et la mondialisation
A) Les conséquences de l’effondrement de l’Europe communiste à partir de 1989

La situation géopolitique change en Europe à partir de 1989, accélère la relance du milieu des années 1980 et entraîne une reconfiguration et une évolution du projet européen.

1) Le tandem franco-allemand (re)devient le moteur de la construction européenne à partir de l'Acte unique européen en février 1986.


Cela se traduit par les accords de Schengen (libre circulation des biens et des personnes en 1985, processus évolutif qui se concrétisera en 1992 et va trouver un pendant avec Erasmus en 1987)

2) la chute du mur de Berlin et la réunification en 1990 des deux Allemagne, ainsi que l'effondrement de l'URSS accentuent le processus et incitent le tandem franco-allemand à relancer l'Europe pour répondre à cette nouvelle donne géopolitique.

3) Le projet économique qui dominait se double à nouveau d'une dimension politique et géopolitique évidente, avec la perspective de l'ouverture à l'Est et la réunification allemande. 

Le projet fédéraliste et l'opposition avec les unionistes ressurgissent.

Avec la chute de l'URSS, l'Europe peut prétendre à s'imposer en tant que force unie, sans adversaire à l'est; ce qui pose la question de son hard power et de sa défense, notamment celle du maintien de l'OTAN

B) De la CEE à l’Union Européenne: le projet d’une Europe continental à géométrie variable qui profite de la situation géopolitique à partir de 1989 pour s'élargir et approfondir son intégration

L'élargissement à l'Est impose une nouvelle gouvernance et de nouvelles institutions, et permet de relancer le projet européen avec un approfondissement de l'intégration, notamment économique.

Réponses:  
1992 – le traité de Maastricht, une réussite qui fait avancer l'union

1) Domaine économique et financier: 
C'est la création de l'UE qui dans la lignée de la CEE, poursuit et approfondit le projet européen sur le plan économique (1998, BCE=Banque Centrale Européenne; mise en circulation d'une monnaie commune en 2002, l'Euro €, pour faciliter les échanges). 

L'idée de concurrencer sur les plans financier et économique, E-U et Japon, les deux autres pôles de la Triade d'alors.

A la suite du Traité de Maastricht, les réussites entraperçues ne seront pas réalisées ou concrétisées. Les traités vont ser multiplier dans un contexte d'euroscepticisme croissant et de crise économique qui dépasse l'UE.

2) Domaine militaire et diplomatique: 
Des projets qui ne débouchent sur aucune concrétisation réelle ni intervention (aucune intervention européenne en ex-Yougoslavie et au Kosovo, positions opposées sur la guerre en Irak, intervention européenne inexistante en Ukraine, en Syrie, en Libye, actions exclusivement françaises en Centrafrique et Mali...) = l'UE est donc toujours dépendante des E-U, elle est incapable de peser à l'échelle régionale et mondiale tout en étant incapable d'assurer sa propre défense ou d'avoir une position géopolitique unie. Elle est même incapable d'intervenir de manière conjointe lorsque le conflit a lieu sur le sol européen.

PESC = projet d'une unité dans la politique de défense européenne


Eurocorp = embryon d'une armée européenne

La dimension politique reprend le dessus, tandis que la CEE restait exclusivement économique. Le débat autour du projet européen et de ses dimensions principales est relancé. Mais l'ensemble ne fonctionne pas.


3) Domaine géopolitique et territorial:

L'élargissement à l'est permet de présenter l'Europe comme un bloc uni. Il ne l'est pas entièrement: les Balkans ne sont pas totalement intégrés.

La question des frontières de l'UE se pose et plus encore celle de sa protection et de sa politique migratoire.

Un exemple de l'élargissement en question :  l'intégration de la Turquie 


L'UE est un "nain géopolitique", la politique européenne n'est jamais globale; malgré un poste de représentante de la diplomatie européenne, ce sont toujours les Etats seuls qui décident de leur position en fonction de leurs seuls intérêts.

4) Domaine institutionnel : la question de la gouvernance
La gouvernance européenne reste toujours incapable de se simplifier et d'opérer malgré des avancées. Les peuples ne la comprennent pas et s'y opposent.

Traité de Nice - 2000 
Traité d'Amsterdam - 1997
Traité de Lisbonne - 2007

Pourtant, l'élargissement se poursuit pour des raisons géopolitiques sans que la gouvernance et le fonctionnement institutionnelle ne s'adaptent.

C) Un projet européen en crise face à la mondialisation et à la crise de la gouvernance européenne face à un élargissement et une intégration trop rapides et insuffisamment accompagnées pour et par les peuples européens

1) Les limites du projet, de sa définition et de ses frontières

- Le projet économique ne trouve pas de projet politique clair et dominant, organisé autour d'une union qui dépasse les égoïsmes nationaux.
- La question de l'élargissement pose la question des frontières de l'UE, de leur maitrise et des critères d'entrée dans l'UE.

2) Les limites de gouvernance face aux nouveaux entrants dans l'UE suite aux élargissements : le fonctionnement des institutions européennes est en question

- Institutions peu représentatives, difficilement identifiables et apparaissant comme peu démocratiques
-  institutions ne permettant pas de prise de décisions rapides, notamment en temps de crise
- Limites financières en termes de solidarité
- Limites en termes de convergence et d'intégration à l'échelle fiscale, policière mais aussi dans le cadre des politiques publiques : les intérêts nationaux prévalent

Malgré des évolutions positives (Président de l'UE...).

3) Un nouveau contexte géopolitique et géoéconomique plus tendu rend cette évolution incertaine:

  • tensions avec la Russie dans les cadres ukrainien, géorgien et syrien : les nouveaux dangers géopolitiques
  • la crise des migrants
  • Crise de la sécurité collective : épisodes terroristes en France et en Belgique
  • Absence d'une politique de défense et de sécurité commune au nom de l'Europe (projection de la France au nom de la sécurité européenne ailleurs dans le monde, au Proche et Moyen Orient mais aussi en Afrique)
  • et la montée des eurosceptiques et des opposants ...concrétisée par le BREXIT et la volonté d'autres Etats de sortir de l'UE ou de la changer profondément,
  • ... entrainant une remise en cause totale et profonde du projet européen, en dépit de sa puissance économique, financière, scientifique, artistique, culturelle et commerciale


Travail à faire pour lundi 3 décembre


Etude des deux caricatures pages 364-365 : L'UE (2000-2018) , un projet européen dans l'impasse ?

Plan à suivre:

I) L’élargissement de l’Europe, ses motivations et ses conditions

Apport et angle du document

Apports extérieurs éventuels

II) Les problèmes et défis posés par l’élargissement de 2000 au BREXIT

Apport et angle du document

Apports extérieurs éventuels

III) Les limites du corpus pour répondre au sujet donné
Limites du document

Limites et problèmes posés par l’élargissement

Conclusion: Retour sur les principaux enseignements du document au sujet de l’élargissement et de ses limites

Travail pour mercredi 5 décembre


Supports à utiliser:
  • Les plans de cours donnés le mardi 27 novembre 
  • Les cours alternatifs
  • La vidéo suivante


Mardi 27 novembre - Histoire - Le projet européen depuis 1948 - Propositions de plans de séquences


SUJETLe projet d'une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)

Proposition 1 - Le projet d'une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)


Introduction:
L'idée d'une union entre les différents pays d'Europe a été formulée dès le xviiie siècle. Elle devient une réalité seulement après la Seconde Guerre mondiale. Depuis cette époque, les pays d'Europe occidentale, devenus des puissances moyennes dans le contexte de la guerre froide, ont tenté de s'unir. Cependant, les formes que pouvait prendre cette union ont été un enjeu. Fallait-il une union économique ? une union politique ? et sous quelle forme ?
Comment le projet d'une Europe politique a-t-il conduit à la constitution de l'Union européenne ? Quelle forme a pris cette union du point de vue politique ?


I) De l'idée d'une Europe politique au choix d'une Europe économique (1948-1957)

A) Les premiers projets d'union politique européenne
• En 1945, l'idée d'une Europe politiquement unie est déjà un héritage : dans les années 1920, le comte de Coudenhove-Kalergi proposait une union paneuropéenne, pour éviter qu'un nouveau conflit ne déchire le continent.
• La Seconde Guerre mondiale pose la même question : comment éviter le renouvellement des conflits en Europe et le développement d'idées antidémocratiques ? Pendant la guerre, des résistants de tous pays réfléchissent à une union entre les États d'Europe. Ils fondent un mouvement fédéraliste européen en 1943. Des mouvements politiques existent en effet dans plusieurs pays : socialistes, communistes, démocrates chrétiens.
B) Du congrès de La Haye à la CECA : l'espoir d'une Europe fédérale
• En mai 1948, des représentants des associations favorables à une union se réunissent à La Haye. Trois options sont possibles : une Europe fédérale (une Europe avec un gouvernement commun), une Europe supranationale (une Europe avec des institutions qui cohabitent avec les différents gouvernements en leur donnant un cadre législatif commun) ou une Europe souverainiste (simples collaborations entre États totalement souverains). Le congrès débouche sur la création d'une première institution : le Conseil de l'Europe, fondé en 1949. Il siège à Strasbourg et a pour but de défendre d'une seule voix les principes démocratiques.
• Le contexte de la guerre froide donne depuis 1947 un sens nouveau à l'idée d'une Europe politique. Face à l'Europe de l'Est contrôlée par les soviétiques, les États-Unis sont favorables à ce que les pays occidentaux s'associent plus étroitement pour se renforcer. La répartition de l'aide Marshall se fait donc grâce à une institution gérée par les Européens eux-mêmes, l'OECE (Organisation européenne de coopération économique).
• Cependant, un certain nombre d'hommes politiques souhaitent que l'Europe se construise par la voix fédérale. Il s'agit d'Alcide de Gasperi pour l'Italie, Konrad Adenauer pour l'Allemagne, Paul-Henri Spaak pour la Belgique, Jean Monnet et Robert Schuman pour la France. Ces derniers souhaitent jeter les bases d'une Europe fédérale en s'appuyant non pas sur la politique mais sur l'économie, en mettant en commun la production de charbon et d'acier de la France et de l'Allemagne de l'Ouest (ce qui rendait impossible une nouvelle guerre entre ces pays). 
La CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) est ainsi créée en 1951. L'Allemagne et la France sont ensuite rejointes par l'Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.
C) L'échec de la CED : une Europe dans l'impasse ?
• Pour aller plus loin dans la voie du fédéralisme, le plan du Français René Pleven prévoit en 1952 une Communauté européenne de défense (CED). Ceci revient à recréer une armée allemande pour l'intégrer à une force européenne.
• L'idée d'une armée allemande est mal ressentie par l'opinion française à quelques années de la guerre. Les communistes s'y opposent également car cela contrarie les intérêts du bloc de l'Est. L'Assemblée nationale rejette en 1954 le projet de CED.
• L'idée d'une Europe politique est donc au point mort en 1954. L'armée allemande, recréée, est intégrée à l'OTAN par les États-Unis.

II) La Communauté économique européenne : les difficultés à établir un projet politique (1957-1992)

A) Un projet qui favorise une Europe économique
• La relance du projet européen
En 1955 cependant, lors de la conférence de Messine, les six États membres de la CECA décident de travailler à la construction d'un marché commun européen. Choisir la voie économique semblait plus prudent et visait à créer des liens avant de passer à la phase politique du projet.
• Le 25 mars 1957, le traité de Rome voit la naissance de la CEE (Communauté économique européenne), qui doit garantir une libre circulation des biens et des personnes entre les États membres. Des institutions sont créées. Le Parlement européen (à Strasbourg) donne des avis. L'exécutif est partagé entre un Conseil des ministres représentant les gouvernements des États membres et la Commission européenne (à Bruxelles). Une cour de justice arbitre les litiges. Les décisions doivent être acceptées à l'unanimité par les États membres.
• Des politiques économiques sont alors mises en place : Euratom sur l'énergie atomique dès 1958, la Politique agricole commune (PAC) mise en place en 1962. Le projet politique passe au second plan, même s'il demeure dans les objectifs du traité de Rome puisqu'il prévoit une citoyenneté européenne. De même, tout pays candidat à l'entrée dans la CEE doit posséder un régime démocratique.
B) Un projet confronté à différentes visions de l'Europe
• L'idée d'une union politique se heurte à des visions différentes. La France du général de Gaulle défend l'idée d'une « Europe des patries » fondée sur une union de nations souveraines. Les Allemands sont plus ouverts à une Europe supranationale, voire fédérale.
• Ceci conduit à un certain nombre de différends entre les partenaires. Lorsque se pose la question, en 1963 puis en 1967, de l'admission du Royaume-Uni dans la CEE, la France oppose un refus. Le général de Gaulle pratique même la politique de la chaise vide dans les institutions européennes lorsqu'en 1965 on parlait d'abandonner le principe de la prise des décisions à l'unanimité.
C) Une Communauté qui s'élargit et s'approfondit
• Le départ du général de Gaulle en 1969 permet à l'Europe de s'élargir à la Grande-Bretagne en 1973, ainsi qu'à l'Irlande et au Danemark. L'accession à la démocratie de la Grèce, de l'Espagne et du Portugal permet leur entrée en 1981 pour la première, en 1986 pour les autres.
• L'idée d'approfondir les liens entre les États conduit au premier projet d'association entre les monnaies : c'est le « serpent monétaire » créé en 1972.
• Pour rapprocher l'Europe des citoyens, les députés du Parlement européen sont élus au suffrage universel depuis 1979. En 1986 est signé l'« Acte unique européen », un accord entre les États membres visant à intensifier leurs liens et à donner davantage de pouvoir aux institutions européennes.

III) L'Union Européenne : quelle dimension politique, quelle gouvernance et quels défis face à l'élargissement, à l'approfondissement et au contexte international? (de 1992 à nos jours)

A) De nouvelles ambitions
• Le traité de Maastricht, signé le 7 février 1992, transforme la CEE en Union européenne. La citoyenneté de l'Union est renforcée. 
Il prévoit que l'Europe gagne du poids en matière de politique internationale. On nomme en 1999 un haut représentant à la politique étrangère et de sécurité commune, qui représente diplomatiquement l'UE. L'Europe puissance est en gestation avec la perspective d'une politique étrangère et commune
• Pour renforcer ces ambitions, la politique monétaire aboutit à la création d'une Banque centrale européenne en 1998 ; en 2002, l'euro est mis en circulation.

 En 1995, les accords de Schengen, signés en 1985, entrent en application, supprimant les contrôles aux frontières entre les États membres. Libre circulation. Ensemble des frontières extérieures à sécuriser.
• Malgré cela, l'intégration politique reste imparfaite : l'UE s'avère par exemple incapable de gérer seule le conflit en ex-Yougoslavie, où l'OTAN doit intervenir, faute d'une armée européenne réellement opérationnelle. Limite d'une gouvernance européenne
B) La poursuite de l'élargissement
• La fin de la guerre froide permet de relancer le processus d'élargissement. En 1995, d'anciens pays neutres adhèrent à l'UE : Suède, Finlande, Autriche.
• À partir de 2004, on admet dans l'UE d'anciens pays du bloc de l'Est : Pologne, Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Slovénie, Estonie, Lettonie, Lituanie, en plus de pays occidentaux qui n'en faisaient pas partie : Chypre et Malte. En 2007, c'est au tour de la Roumanie et de la Bulgarie.
• Par ailleurs, la candidature de la Turquie n'aboutit pas, certains critères politiques ne répondant pas, d'après la Commission européenne, aux éléments requis.

Or le volet géopolitique trouve sa concrétisation mais les institutions ne suivent pas, il faut donc repenser la gouvernance européenne.
C) Quelle gouvernance pour une Europe à 28 face à la montée des populismes et à l'incapacité de faire face aux défis d'aujourd'hui et de demain ?
• La prise de décisions politiques dans une Europe supranationale ainsi élargie pose question. Le traité de Nice, signé en 2000, instaure le principe d'une majorité qualifiée pour la prise de décision, chaque pays disposant d'un certain nombre de voix en fonction de son poids démographique, tout en favorisant la représentation des petits pays.
• Afin de donner davantage de poids politique à l'UE, un projet de Constitution est élaboré en 2004. Il est cependant rejeté l'année suivante par des référendums en France et aux Pays-Bas. Pour sortir de l'impasse, le traité de Lisbonne est signé en 2007. L'UE souhaite alors se donner davantage de visibilité. Le Conseil européen a désormais un président, le belge Herman Van Rompuy. Les institutions sont renforcées par ce traité.
• Malgré cela, de nombreux défis demeurent. 

  • Dépasser le rejet du Traité Constitutionnel et doter l'UE d'institutions de gouvernance efficaces, représentatives et incarnées

Comme l'a montré le rejet du projet de Constitution en 2005 malgré le soutien de tous les grands partis de gouvernement (PS et UMP notamment), l'Europe apparaît à certains de ses citoyens comme peu représentative. Les directives de la Commission européenne sont souvent mal comprises et mal acceptées, car non débattues par les citoyens ou par des élus. Par ailleurs, l'Europe reste à « géométrie variable ». Certains pays membres de l'UE ne font pas partie de la zone euro (par choix ou par non-satisfaction des critères) ou de l'espace Schengen. 

Pour résourdre le déficit de notoriété, donner un visage avec une présidence et une représentante

 
  • Le défi économique de 2008 pose la question de la croissance, de la compétitivité et d'une gouvernance économique et financière commune
 
La crise de la zone euro depuis 2008 pose d'importantes questions sur les liens entre politique et économie au sein de l'UE. Beaucoup de points essentiels de la politique sont traités directement entre les États, comme le montre le poids du « couple franco-allemand » face à la crise et face à la crise.

  • Le défi de la sécurité collective face aux menaces extérieures (Russie et urkraine) et terroristes

  • Le défi du maintien de l'esprit européen face à la crise des migrants et à la remise en cause de l'espace Schengen 

  • Faire évoluer le projet oblige à poser la question du choix entre une "Europe puissance" ou une "Europe de marché" 
Ainsi, le projet d'Europe politique a pris la forme d'une Union qui, pour être imparfaite, n'en reste pas moins une construction politique unique au monde, dont le poids dans la mondialisation reste important.


Proposition 2 - Le projet d'une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)


Introduction
– En amorce : rappel du contexte historique à l’issue de la Seconde Guerre mondiale : déclin des grandes puissances européennes, Europe dévastée, émergence des deux nouvelles superpuissances, division de l’Europe EST /Ouest, etc.

– Définition du sujet : C’est dans la partie occidentale du continent soutenue par l’aide financière et matérielle de Washington que va s’amorcer puis s’opérer la construction européenne. Ce projet à l’origine politique dans le contexte d’une Europe occidentale menacée par l’expansionnisme soviétique va finalement très rapidement se porter uniquement sur le domaine économique.

– Problématiques : Comment l’Europe essaie-t-elle de construire un ensemble politique depuis l’Après-guerre ? Où en est le projet d’une Europe politique aujourd’hui ?

PLAN:

Un plan classique, de type chronologique est ici préconisé :

I. LES PREMIERS PAS DE LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE (1948-1957)
A. Le contexte de l’Après-guerre
B. Les premières réalisations (Conseil de l’Europe, CECA)
C. L’échec de la CED ou la fin (provisoire ?) de la construction politique européenne

II. LA RELANCE ÉCONOMIQUE DE LA CONSTRUCTION EUROPÉENNE (1957-1992)
A. La naissance du marché commun : Le traité de Rome (1957)
B. L’Europe sous de Gaulle (PAC, réconciliation franco-allemande, vétos sur l’adhésion britannique)
C. La relance de la construction européenne 1969-1989 (adhésion britannique, fonctionnement institutionnel, Acte unique, chute du Mur et des régimes communistes d’Europe de l’Est)

III. L’EUROPE POLITIQUE, ENTRE AVANCÉES ET REMISES EN CAUSE (1992-2018)
A. La naissance de l’Union européenne (traité de Maastricht en 1992, PESC, citoyenneté européenne)
B. Des élargissements (trop ?) rapides (Elargissement vers l’Est, de 12 à 28 Etats-membres)
C. Une Europe à la carte face aux défis d'aujourd'hui? (Espace Schengen, Euro, échec du projet constitutionnel, etc.)

Conclusion :
– En réponse à la problématique: la construction européenne, projet à l’origine politique dans le contexte du début de la Guerre Froide, a dû s’adapter aux réticences des peuples (échec de la CED en France en 1954), et s’accomplir avant tout sur le plan économique, domaine dans lequel elle a connu de nombreux succès dans un premier temps.

– En ouverture : depuis la chute du Rideau de fer, l’UE s’est très rapidement élargie passant de 12 Etats à près d’une trentaine en deux décennies à peine, le tout sans se réformer sur le plan institutionnel. De ce fait, elle semble aujourd’hui paralysée par sa taille et rencontre de nos jours de multiples difficultés (échec du projet constitutionnel en 2005, crise de l’Euro, montée des euroscepticismes, Brexit), qui semblent l’obliger à se repenser dans l’avenir (limites géographiques, avenir institutionnel, place géopolitique dans le monde).

Mardi 27 novembre - Histoire - Le projet européen depuis 1948

Séance 4 - Le projet d’une Europe politique après l’intégration économique : un projet en cours et qui reste en chantier / un vaste « work in progress » (1957-1989)

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Séance 4 - Le projet d’une Europe politique après l’intégration économique : un projet en cours et qui reste en chantier / un vaste « work in progress » (1957-1989)

Cours en autonomie

La classe est divisée en groupes, subdivisés en deux.
  • La première partie des groupes travaille au sujet de composition suivant : La gouvernance européenne de 1957 à 1989 en proposant  une définition des bornes du sujet, une problématique, un plan détaillé et développé avec une idée clairement rédigée par sous-partie. Introduction et conclusion souhaitables.

  • La seconde partie des groupes travaille à la manière d'un ECD sur le corpus suivant : 1, 2 3 et 5 pages  360-361 pour répondre au sujet suivant : Dans quelle mesure l'euroscepticisme remet-il en cause le projet européen (I) jusqu'à le menacer (II) ?  N'oubliez pas un III) rassemblant les limites internes et externes du corpus.
Cours dialogué: reprise et passage à l'oral
Cours magistral

A) Le projet contesté et délicat d’une Europe politique

1) Des projets concurrents et des adversaires potentiels

Le projet de la CEE et son avancée politique ne sont pas les seuls à émerger en Europe. Sur le plan économique et politique, on compte une dizaine d’organisations régionales européennes agissant en Europe et concernant au moins l’un des Etats de la CEE (UOE, Euratom, OTAN…). A cela s’ajoute des concurrents potentiels comme l’AELE (Association Européenne de Libre Echange) mise en place par le Royaume Uni pour concurrencer le Marché commun et la CEE en 1960.

2) Un projet européen qui reste difficile à organiser et à définir


Le projet européen repose sur l’axe franco-allemand depuis la CECA. Il tire sa force mais aussi sa légitimité de leur rapprochement. Mais il n’en résout pas tous les problèmes. Ainsi, les tensions entre unionistes et fédéralistes perdurent.


Etude d'un cas: L’Europe gaullienne : Le rôle de la France dans l’avancement de l'intégration européenne et ses blocages

Contexte historique de la Vème République gaullienne:
  • Guerre Froide
  • Décolonisation (Guerre d'Algérie) et construction d'un nouveau régime républicain dans le prolongement des idées du discours de Bayeux
  • Politique de puissance gaullienne (indépendance par rapport à la diplomatie américaine, retrait de l'OTAN en 1966)
  • Affrontement et tensions avec E-Unis
  • Refus absolu de céder toutes formes de compétences supplémentaires à la CEE

La question de l'Europe politique (pas de mutualisation de souveraineté ni institution communautaire) fait l'objet d'un accord entre les membres de la CEE même si tous ne partagent pas le même point de vue. Face à la France, favorable à une simple coopération intergouvernementale pour l'Europe, les cinq autres pays membres de la CEE sont favorables  à l'octroi de compétences de type politiques à l'Europe communautaire sur un modèle résolument fédéraliste. Malgré ce désaccord, approfondir la dimension politique de la CEE est acté. Il est donc décidé par les chefs d'État ou de gouvernement des Six d'instituer une commission intergouvernementale chargée d'étudier les problèmes concernant la coopération politique européenne, lors du Sommet européen de Paris (10 et 11 février 1961).

L'objectif fut réitéré lors du Sommet européen de Bonn, en juillet 1961. La déclaration de Bonn précise que ce projet devait donner « forme à la volonté d'Union politique, déjà implicite dans les traités qui ont institué les Communautés européennes ».

Les Français présentent alors le premier plan Fouchet. Présenté le 2 novembre 1961 il est retouché face aux réticences des membres de la Communauté Européenne,avant d'être présenté en janvier 1962.

Il restera finalement lettre morte devant le refus des Européens de céder sur trois points:
- une référence explicite à l'OTAN, rejetée par la France tout à son volonté gaullienne d'indépendance
- une réforme institutionnelle qui correspond à la volonté du Général de Gaulle de maintenir le principe des Etats
- une entrée de la Grande Bretagne dans la CEE que les Français rejettent

« Si vous ne voulez pas l’intégration, alors il faut la Grande-Bretagne et si vous ne voulez pas de la Grande-Bretagne, alors il faut l’intégration. Il nous faut l’un ou l’autre. Nous ne pouvons pas nous trouver sans l’intégration, ni sans la Grande-Bretagne »
Henri Spaak

Le Traité de l'Élysée lui succéde. Il reprend les principales dispositions de ce dernier mais en les limitant à deux pays, l'Allemagne et la France. C'est un traité bilatéral entre la République fédérale d'Allemagne et la République française signé au Palais de l'Élysée le 22 janvier 1963 par le Chancelier allemand Konrad Adenauer et le Président français Charles de Gaulle. Il traite des relations internationales, de la défense et de l’éducation communes aux deux Etats.


Le « Plan Fouchet » (1961-1962) voulu par De Gaulle pour approndir la construction politique européenne:
- Celui d’une confédération européenne étendue dans les domaines politiques, économique, culturel et militaire – Projet qui va vouloir aborder toutes les dimensions
- Avec Volonté de préserver l’Etat nation et refuser toute dimension supranationale
- Avec comme institutions : conseils des chefs d’Etat et de gouvernement prenant des décisions à l’unanimité avec là aussi une assemblée consultative

Mais les partenaires la rejettent tandis que De Gaulle s’oppose à toute idée d’une Europe supranationale où les pouvoirs des gouvernements seraient limités par l’Europe.

3) Quels sont les blocages rencontrés pour expliquer l'absence d'avancée dans la construction politique de la CEE sous la présidence de Gaulle?


Premier blocage:
Le refus par la France gaullienne de l’Etat fédéral voulu par Walter Hallstein, Président de la Commission de la CEE, qui propose une réponse au Plan Fouchet.

Deuxième blocage:
La Réaction française: pendant 6 mois à partir de juin 1965, retrait de la France des organisations de Bruxelles « politique de la chaise vide » = révélateur des divisions toujours existantes entre unionistes et fédéralistes, et donc des difficultés pour orienter l’Europe.

Dans le même esprit, De Gaulle oppose deux vétos (1963 et 1967) à l’adhésion et l’entrée de la GB pour trois raisons: alliance stratégique et privilégiée entre E-U et GB; association avec Commonwealth et refus de la conception britannique de l’Europe libre-échangiste et strictement économique.

B) Approfondir et élargir après De Gaulle : quelle Europe se construit jusqu’à la chute du mur de Berlin et les débuts de la chute du communisme en 1989 ?


1) Comment faire avancer la gouvernance de l’Europe après De Gaulle ? En se dotant de nouveaux outils de gouvernance pour faire face aux défis

Après les réussites de la PAC (politique agricole commune) de 1962 qui sécurise l’alimentation européenne et son agriculture pour en faire une des plus exportatrices et productives du monde, la fusion des exécutifs (CEE, Euratom, CECA) en 1965 et l’achèvement de l’union douanière en 1968, l’Europe avance.

La politique agricole commune : retour sur la PAC


La PAC en Europe jusqu'en 2008


La nouvelle PAC aujourd'hui

Mais, l’unité européenne suite au blocage français puis britannique des années 1970-80 va se poursuivre lentement. Le primat économique est évident. Une orientation que les changements de gouvernements en Europe et les données géopolitique et économique vont changer.

La gouvernance politique de l'Europe et son évolution: se rencontrer pour gouverner ensemble, une avancée politique pour l'Europe

Gouverner l'Europe, c'est se rencontrer fréquemment et régulièrement.

Décembre 1969 – Le sommet de la Haye relance le projet européen en réunissant l’ensemble des dirigeants européens, la première depuis 1962.

A partir de 1974, elles deviennent régulières : le Conseil Européen tandis que la CEE se dote d’un budget autonome.

Gouverner l'Europe, c'est choisir et élire des représentants au sein d'institutions représentatives de l'Europe : exercer le suffrage démocratique pour donner à l'Europe, une légitimité

Elire et choisir ses représentants, c'est donner une légitimité à l'Europe politique et inclure les citoyens européens.

1979, première élection du Parlement européen au suffrage universel direct mais les pouvoirs de l’Assemblée restent limitées. Simone Veil sera sa première présidente.

Gouverner l'Europe, c'est aussi se doter des outils de gouvernance économique communs dans le domaine économique et financier

1979 - Mise en place du SME (système monétaire européen) qui vise à stabiliser le cours des monnaies dans le cadre de la sortie de Bretton Woods et de la crise économique des années 1970. Il est fondé sur une monnaie de compte, l’ECU (European Currency Unit) et sur un mécanisme de change.

2) Élargir l’Europe, c'est un défi : il faut intégrer des Etats différents, moins europhiles, moins développés, plus pauvres et sortis de dictatures


Le volet politique, géopolitique et diplomatique change: élargir l'Europe, c'est considérer la géopolitique européenne et y réfléchir

Une politique d’élargissement progressif et d’ouverture au nord avec les anglo-saxons dans les années 1970 puis au sud dans les années 1980 dans une perspective démocratique et géopolitique en vue de dynamiser l’Europe et son pourtour, notamment autour des six fondateurs:
1973 – GB, Irlande et Danemark
1981 – Grèce
1986 – Espagne et Portugal

3) Approfondir l’Europe et accroître son intégration : le nouveau défi européen


Approfondir la gouvernance en Europe, c'est se doter d'outils nouveaux et communs:

l’Acte Unique Européen (AUE), un acte d’approfondissement porté par jacques Delors et encouragé par le tandem franco-allemand Kohl-Mitterrand.

Le 17 février 1986, neuf Etats membres ont procédé à la signature de l'Acte unique européen (AUE), suivis par le Danemark (suite au résultat positif d’un référendum), l'Italie et la Grèce le 28 février 1986. Ratifié par les Etats membres au cours de l’année 1986, l'AUE est entré en vigueur le 1er juillet 1987. L'Acte unique s'interprète comme un prolongement du traité de Rome de 1957 instituant la Communauté économique européenne.

Il permet la transformation, le 1er janvier 1993, du Marché commun issu du traité de Rome en un marché unique sans frontières intérieures. Il ouvre la voie à l'Union Européenne qui prendra forme avec le traité de Maastricht.

L'Acte unique européen est important, d'une part parce qu'il amende plusieurs dispositions du Traité de Rome et d'autre part, parce qu'il introduit une nouvelle forme de coopération en matière de politique étrangère.
  • Adoption le 17 février 1986
  • Renforcement des institutions européennes et approfondissement de leurs compétences, de leurs périmètres d’intervention et de leur gouvernance : elles vont pouvoir faire plus de choses, avoir plus de responsabilités dans plus de domaine.
  • Accélération pour former le Marché intérieur en vue de son ouverture en 1992 : L'Acte unique européen a pour objectif de mener à terme la réalisation du marché intérieur, "espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée" (article 7 a), avant la fin de l’année 1992. Il permet de tenir les promesses énoncées et en même temps, se fixe un objectif dans le temps.

Pour atteindre cet objectif déjà fixé par le traité de Rome en 1957, le Conseil des ministres de l'Union européenne décide désormais à la majorité qualifiée dans les domaines stratégiques pour l'achèvement du marché intérieur : tarif douanier extérieur ; libre prestation de services ; libre circulation des capitaux ; transports maritimes et aériens ; harmonisation des législations.

  • Coopération politique renforcée
l'AUE sert à approfonduir, accélérer et accroître l'intégration européenne.
a) L'élargissement et la réforme des compétences communautaires avec l’AUE (Acte Unique Européen)

En signant l'Acte unique européen, les Etats membres de l'Union européenne délèguent une partie de leur pouvoir de décision aux institutions européennes dans de nouveaux domaines :
  • la compétence communautaire est élargie au domaine de la recherche et du développement technologique, de l'environnement et de la politique sociale ;
  • le traité codifie la coopération en matière de politique économique et monétaire et prévoit les réformes institutionnelles qui conduiront au traité de Maastricht instituant l'Union monétaire ;
  • pour répondre à l'objectif de cohésion économique et sociale, le traité décide que les Fonds structurels, qui appuient financièrement le développement des régions et des actions en faveur des publics en difficulté (Fonds européen d'orientation et de garantie agricole - FEOGA, Fonds européen de développement régional - FEDER, Fonds social européen - FSE), doivent être réformés ;
  • la réglementation concernant la santé et la sécurité des travailleurs est désormais décidée à la majorité qualifiée.

b) Une réforme institutionnelle nécessaire pour accompagner l'élargissement: ce sont les prémisses d’un projet politique et diplomatique européen plus large

- Extension du vote à la majorité qualifiée au sein du Conseil
Le recours plus fréquent au vote à la majorité qualifiée rend l'adoption des décisions du Conseil de l'Union européenne plus facile. L'unanimité n'est plus requise en matière de marché intérieur. Dans les autres secteurs, les décisions initiales ou de principe sont prises à l'unanimité et les décisions d'application le sont à la majorité qualifiée.

- Modalité de vote au Conseil : la majorité qualifiée
Le "niveau" de la majorité qualifiée lors d'un vote au Conseil se calcule en fonction du nombre de voix attribué à chaque Etat membre. Depuis janvier 2007, 255 voix sur 345 sont nécessaires pour faire adopter un texte à la majorité qualifiée.

- Renforcement des pouvoirs du Parlement européen
Ses compétences sont élargies. D'une part, l'avis conforme du Parlement européen est nécessaire avant l'adoption des accords d'élargissement de la Communauté et des accords d'association avec les pays tiers.
D'autre part, la nouvelle procédure dite de "coopération" confère un pouvoir accru au Parlement tout en renforçant le rôle d'arbitre de la Commission européenne et en maintenant le pouvoir de décision final au Conseil de l'UE. Elle concerne le marché intérieur, la politique sociale, la cohésion économique et sociale, la recherche et le développement technologique.

- Renforcement de la coopération politique européenne
Les Etats membres s'engagent à poursuivre une politique étrangère commune : chaque Etat doit prendre en compte les positions de ses partenaires ainsi que l'intérêt européen commun avant d'arrêter sa propre politique. Une politique commune devra émerger progressivement par la définition de principes et d'objectifs.
Il est envisagé d'étendre ensuite la coopération entre Etats membres au domaine de la sécurité, notamment dans ses aspects politiques, économiques et technologiques, sans qu'il soit porté atteinte à l'Union de l'Europe occidentale (UEO) ou à l'Alliance atlantique (OTAN).
La coopération politique est présidée par l'Etat qui exerce la présidence de l'Union européenne. Celle-ci veille, avec la Commission européenne, à la cohérence de la politique extérieure. Elle prend des initiatives de coordination et représente l'ensemble des Etats membres.

14 juin 1985 : signature de l’accord de Schengen, qui permet la liberté de circulation comme approfondissement de l'Europe
Le marché commun européen a progressivement mis fin aux contrôles des marchandises aux frontières des pays membres. Mais pour les personnes, les contrôles douaniers demeurent. Au début des années 80, les pays du Benelux, où les déplacements sont déjà libres, proposent à la France et à l’Allemagne de mettre en place graduellement un espace de libre circulation des personnes. L’accord entre les cinq pays est conclu le 14 juin 1985 dans la petite ville luxembourgeoise de Schengen. Il sera par la suite intégré aux traités communautaires et étendu aux autres Etats membres.





14 juin 1985 : présentation du Livre blanc de Jacques Delors
Tout juste nommé président de la Commission européenne, Jacques Delors présente aux dirigeants des Etats membres 310 mesures destinées à achever le marché unique. En effet, malgré l’ouverture des frontières, de nombreux obstacles administratifs et réglementaires empêchent encore une totale liberté de circulation des marchandises. Delors est convaincu que la disparition des dernières barrières aux échanges relancera la croissance économique en Europe. Il se fixe jusqu’au 31 décembre 1992 pour y parvenir. La Communauté vivra désormais au rythme de "l’objectif 92".

La conception communautaire l’emporte avec l’Acte Unique Européen que Jacques Delors arrive à imposer. La nature du projet qu’il dessine poursuit les idées du Traité de Rome, rejoint les ambitions initiales du projet européen et sera concrétisé par le Traité de Maastricht qui en 1992 fait naître l’UE (Union Européenne) et annonce sa monnaie commune, l’euro.

4) Le début de l’euroscepticisme et le ralentissement de la construction européenne sous l’influence britannique et sous l’effet du ralentissement économique


Etude de cas:  l’euroscepticisme (360-361)

L’euroscepticisme en Europe

L'euroscepticisme en questions

Traduction politique de l’euroscepticisme
Apparition de partis eurosceptiques avec des personnalités qui assument leur euroscepticisme ou leur opposition franche à l’Europe et à son projet
Traduction dans les urnes et dans la pratique courante de la politique européenne par des situations de blocage
Désaffection des électeurs et des peuples pour l’idée européenne, notamment en période de crise + abstentions

Raisons et critiques eurosceptiques :  
Euroscepticisme = déception face au projet européen, à ses orientations et à ses réussites / insuffisance dans l’intégration / incompréhension de ses missions / Gouvernance désincarnée et coupée du peuple / minoration du rôle des élus et des élections démocratiques nationales / déchéance et déclin de l’Etat-nation / question de préservation de l’identité nationale et de sa défense / refus de la dimension supranationale

Menace sur la construction et l'approfondissement du projet européen.

5) 1989, l’Europe de l’est se révolte et le bloc communiste commence à s’effondrer: Entre la chute du mur en 1989, la réunification allemande en 1990 et la dissolution de l’URSS en 1991, la donne géopolitique change en Europe.


Le projet européen, son modèle et les raisons de sa construction sont interrogés avec la disparition du bloc communiste, d’autant que s’ouvre une perspective historique unique: intégrer les nouveaux Etats indépendants au sein de la CEE pour éviter toute rechute.

La CEE devient un objectif pour les Etats nouvellement indépendants.

L’ouverture et l’élargissement à l’Est, une priorité stratégique et géopolitique pour la CEE.

TRANSITIONS: Trois questions se posent dès lors en 1989:

  • la gouvernance de cette Europe
  • les modalités d’adhésions
  • l’orientation du modèle retenu pour l'Europe après 1989.