Mercredi 23 janvier - Histoire - Les E-U et le monde depuis les 14 pts de Wilson

Thème 3 - Puissances et tensions dans le monde de la fin de la Première Guerre mondiale à nos jours

Séquence - Les E-U et le monde depuis les 14 points de Wilson (1918)

PB: Comment la puissance américaine s'est-elle construite à partir du moment où les E-U sortent " de l'innocence" ? Comment a-t-elle évolué jusqu'à s'imposer au mondeau cours du "siècle américain" ? Comment s'impose-t-elle aujourd'hui alors qu'elle est remise en cause ?

Séance 1 - La question de la puissance appliquée aux Etats-Unis

Notion clef du programme
Notion essentielle en géopolitique
Notion centrale du thème
Objectifs

- voir comment elle structure les relations internationales,


- comprendre comment on la définit

- comment elle évolue aujourd'hui

- quels sont ses liens à la conflictualité contemporaine

https://docs.google.com/presentation/d/1j8yDQ_AQyhAsSfQ1ovLrz5QK2s11-7qGIqLwbAJ5eRQ/edit?usp=sharing
Construire à partir d'un support livresque une composition et l'enrichir

Télécharger le pdf suivant qui reprend la politique étrangère américaine
https://drive.google.com/file/d/0B5VlqVMNliw0cmJXU1RuOTVNeTg/view?usp=sharing

La question de la puissance au XXIème siècle
http://www.iris-france.org/128934-la-puissance-au-xxie-siecle-3-questions-a-pierre-buhler/
Pierre Buhler, diplomate de carrière, a enseigné les relations internationales à Sciences Po (Paris).S’exprimant à titre personnel, il répond aux questions de Pascal Boniface à l’occasion de la parution de son ouvrage « La puissance au XXIsiècle » à CNRS Éditions (collection Biblis).

Les États ont-ils perdu le monopole de la puissance au 21ème siècle ? 

Dans Paix et guerre entre les nations, Raymond Aron définissait « la puissance sur la scène internationale (comme) la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités. En bref, la puissance n’est pas un absolu, mais une relation humaine ». La scène internationale n’est donc pas peuplée que d’États. Parmi les « autres unités politiques » figurent nombre d’acteurs : les entreprises à vocation transnationale, des ONG, des organisations criminelles ou terroristes….

De telles « unités » existaient bien entendu avant le XXIsiècle, mais elles ont bénéficié, notamment durant la dernière décennie du XXe siècle, de cette révolution de l’information et de la communication qui a formé le creuset de la mondialisation. Les entreprises multinationales ont proliféré, se jouant des frontières, s’affranchissant de la souveraineté fiscale des États, échappant largement, dans leur projection planétaire, à l’autorité des régulateurs nationaux. Les ONG ont elles aussi pu, à la faveur de la révolution numérique, internationaliser massivement leur action, s’interconnecter, agir en réseau et peser sur une scène internationale où les États ont été forcés de leur faire de la place. Véritables « entrepreneurs de causes », elles ont su acquérir, en excipant de leur capacité à produire un bien public mondial, une légitimité concurrente de celle des États, présumés ne poursuivre que leur intérêt national. En agissant sur les opinions publiques nationales, en dénonçant tel ou tel agissement répréhensible, au regard du droit ou de la morale, d’un État, en intervenant dans la défense de causes humanitaires, éthiques, politiques, des organisations telles que Médecins Sans Frontières, Greenpeace, l’Open Society Institute de George Soros, ou encore la Fondation Gates sont devenus des acteurs à part entière de la scène internationale.

Plus spectaculaire encore, mais cette fois-ci sur le versant de la nuisance, une internationale terroriste aux incarnations et appellations changeantes (Al Qaïda, AQMI, Daesh), inspirée par une idéologie islamiste radicale, a réussi, sur le mode de la lutte armée, à défier les États.

Au total, et malgré la très grande variété de ses expressions, on voit se dessiner une véritable « puissance privée » qui se nourrit des avancées constantes de la révolution numérique et revêt sans cesse de nouveaux visages et de nouvelles formes (hacking, infox…). Pour autant, les États ne sont pas restés impuissants et ont su relever, avec plus ou moins de succès, ces défis nouveaux.


Construire les biographies pour les acteurs suivants


Theodore Roosevelt

FD Roosevelt


R.Reagan


Bush père et fils


D.Eisenhower


Pershing


W.Wilson


Dulles


Kissinger


Kennedy


Obama


Hillary Clinton


Joseph Nye




Regarder les vidéos suivantes 


Lire et télécharger le document suivant:
http://www.lyceedadultes.fr/sitepedagogique/documents/HG/HGTermL/livret_hg_TermLES/TermL_H06_T3_Q1_C1_Puissances_et_tensions_dans_le_monde_de_la_fin_de_la_Premiere_Guerre_mondiale_a_nos_jours_version_eleves.pdf

Séance 1 - Qu'est ce qu'est la puissance ?


Construction d'un schéma heuristique portant sur la puissance et mettant en exergue l'évolution de la notion de puissance et son application à la puissance américaine du début du début du Siècle américain jusqu'à nos jours.





Séance 2 - Les fondements de la puissance américaine et de sa construction des premiers Pélerins jusqu'à 1917


Cours magistral: introduction à la séquence
- problématiques
- retour sur la notion de puissance
- bornes
- représentations des Américains, principes et mythes fondateurs :



Les fondements et invariants de la politique étrangère américaine
  • L'Amérique, une nouvelle Terre promise pour les premiers Pères pèlerins : L'Amérique est le Nouvel Eden et le Nouveau Monde par opposition au Vieux Monde, celui de l'ancienne Europe corrompue.
La fondation des Etats-Unis est remonte à un groupe de « pères pèlerins » protestants qui quittèrent la « vieille Europe » pour mettre en place un mode de gouvernement « idéal, pur et parfait » sur les territoires du nouveau monde, considéré comme « la Terre promise » (vers 1620).

« Je crois que Dieu a présidé à la naissance de cette nation et que nous sommes choisis pour montrer la voie aux nations du monde dans leur marche sur les sentiers de la liberté. »
Woodrow Wilson, cité par Ronald Steel, Mr Fix-it, in New York Review of Books, 5 octobre 2000, pp.19-21


Exceptionnaliste américain

Messianisme américain : peuple élu par Dieu et ayant une mission universelle et civilisatrice

  • Une tradition isolationniste des plus lointaines : de George Washington à Thomas Jefferson
Dès le départ, le souci de créer un Etat nouveau poussa les fondateurs des États-Unis à limiter les contacts avec les Etats européens considérés comme décadents. Ainsi, George Washington l’exprima dans son "Testament" (discours d'adieu) en 1796 : c'est la doctrine du « non-entanglement » (non-engagement), qui fut reprise par Jefferson (Président de 1801 à 1809) puis par Monroe, qui s'inspira de ce discours pour sa fameuse doctrine. 

La doctrine du « non-entanglement » de George Washington (1796)
« Notre Grande règle de conduite envers les nations étrangères est d'étendre nos relations commerciales afin de n'avoir avec elles qu'aussi peu de liens politiques qu'il est possible. Autant que nous avons déjà formé des engagements remplissons-les, avec une parfaite bonne foi. Et tenons-nous en là. 

L'Europe a un ensemble d'intérêts primordiaux, qui avec nous n'ont aucun rapport, ou alors très lointain. Par conséquent elle est engagée dans de fréquentes polémiques, dont les causes sont essentiellement étrangères à nos soucis. Par conséquent donc il est imprudent pour nous de s'impliquer, à cause de liens artificiels, dans les vicissitudes ordinaires de sa politique, ou les combinaisons et les conflits ordinaires de ses amitiés ou de ses inimitiés. 

[…] Pourquoi renoncer aux avantages d'une situation si particulière ? Pourquoi quitter notre propre sol pour se tenir sur une terre étrangère ? Pourquoi, en entrelaçant notre destin avec celui d'une quelconque part de l'Europe, empêtrer notre paix et notre prospérité dans les labeurs des ambitions, rivalités, intérêts, humeurs ou caprices européens ? 

C'est notre politique véritable d'avancer exempt d'Alliances permanentes avec n'importe quelle partie du Monde étranger - Aussi loin, veux-je dire, que nous sommes maintenant capables de le faire - ne me croyez pas capable de recommander d'être infidèle aux engagements existants, (je soutiens la maxime non moins applicable aux affaires publiques que privées, que l'honnêteté est toujours la meilleur politique) - Je le répète donc, continuez à appliquer ces engagements dans leur sens véritable. Mais à mon avis, il est inutile et serait imprudent de les étendre. »

Extrait du "Testament", discours d’adieu de George Washington, le 19 septembre 1796



La continuation de cette politique par Jefferson



« Rien n’est plus important que l’Amérique reste séparée des systèmes européens, et en établisse un original. Notre situation, nos objectifs, nos intérêts sont différents. Il doit en être de même pour les principes de notre politique. Tout engagement avec ce région du monde doit être évitée si nous voulons que la paix et la justice soient les (objectifs, caractéristiques) de la société américaine. » 
Thomas Jefferson à J. Correa de Serra, 1820



« J’ai toujours considéré comme fondamental pour les Etats-Unis de ne jamais prendre part aux querelles européennes. Leurs intérêts politiques sont entièrement différents des nôtres. Leurs jalousies mutuelles, leur équilibre des puissances (forces), leurs alliances compliquées, leurs principes et formes de gouvernement, ils nous sont tous étrangers. Ce sont des nations condamnées à la guerre éternelle. Toutes leurs énergies sont dévolues à la destruction du travail, de la propriété et des vies de leurs peuples. »

Thomas Jefferson à James Monroe, 1823 


  • La Doctrine Monroe (1823) : "l’Amérique aux Américains"
La doctrine de Monroe a caractérisé la politique étrangère des États-Unis durant le XIXème sicème et le début du XXème siècle. 

Tirée du nom du Président républicain des États-Unis, James Monroe, elle condamne toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques » (tout le continent) comme celle des États-Unis dans les affaires européennes.



Jefferson et Monroe s'imposent ainsi comme les fondateurs et défenseurs de l’isolationnisme américain, véritable courant de pensée défendu encore aujourd’hui en matière de politique étrangère américaine. 

Cette conception repose sur un « exceptionnalisme » américain, qui représenterait le gouvernement le plus abouti et le plus parfait. Cet exceptionnalisme justifie de surcroît l’idée d’une « Destinée Manifeste » des Etats-Unis, consistant à diffuser son système de valeurs et de gouvernement à travers le monde, afin de le faire progresser à son image.

Les E-Unis ont une mission vis-à-vis du continent américain : le Continentalisme
  • La Destinée Manifeste (Manifest Destiny ou Destin Manifeste, 1845): Le peuple américain est un peuple choisi, élu par Dieu. 
« Notre Destinée Manifeste [consiste] à nous étendre sur tout le continent que nous a alloué la Providence pour le libre développement de nos millions d’habitants qui se multiplient chaque année.» 


John O'Sullivan, cité p. 23 de Nouailhat Yves-Henri, Les États-Unis et le monde, de 1898 à nos jours, 2003


Peinture de John Gast, 1872 (Allégorie de la « Destinée manifeste » représentée par Columbia - la personnification féminine des États-Unis au XIXe siècle – guidant les colons américains vers les ténèbres sauvages de l'Ouest pour y apporter la lumière).




Pour le géopoliticien Yves Lacoste, la « manifest destiny », c’est : « [le] destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique de développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, de les étendre le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie. » 

Yves Lacoste, « Les Etats-Unis et le reste du monde », Hérodote, p.5



« L’Amérique est la seule nation idéale dans le monde […] L’Amérique a eu l’infini privilège de respecter sa destinée et de sauver le monde […] Nous sommes venus pour racheter le monde en lui donnant liberté et justice. » 

Woodrow Wilson, cité par Bernard Vincent, La Destinée Manifeste, Messène, Paris, 1999

  • La politique du Big Stick de Theodore Roosevelt, prélude et pendant  au corollaire Roosevelt (1901): « Parle doucement et porte un gros bâton » (speak softly and carry a big stick). 


Cette expression a été employé pour la première fois cette expression au Minnesota State Fair, le 2 septembre 1901, douze jours avant que l'assassinat du Président William McKinley ne le propulse à la présidence des États-Unis.





  • Le corollaire Roosevelt ou corollaire de la doctrine Monroe (1904)
Le corollaire Roosevelt (ou corollaire de la doctrine de Monroe) est une interprétation expansionniste de la doctrine de Monroe (1823) exposée par le président américainTheodore Roosevelt dans un discours prononcé le 6 décembre 1904 au début de la troisième session du 58e Congrès des États-Unis.



« L’injustice chronique ou l’impuissance qui résulte d’un relâchement général des règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs, l’intervention d’une nation civilisée et, dans l’hémisphère occidental, l’adhésion des États-Unis à la doctrine de Monroe peut forcer les États-Unis, même à contrecœur, dans des cas flagrants d’injustice et d’impuissance, à exercer un pouvoir de police international. » 

Théodore Roosevelt, Discours prononcé au Congrès, 6 décembre 1904



Theodore Roosevelt tient un discours reposant sur l’idée de puissance, évoquant un « pouvoir de police internationale » pour réprimer les déviances, mais non pour propager le modèle américain. Il s'impose comme un réaliste vis à vis des relations internationales. Il considérait ainsi que les Etats étaient des entités égoïstes défendant avant tout leurs intérêts, par la force si besoin. 



Il reprenait en cela le concept de « Destinée Manifeste » afin de justifier l’expansionnisme et l’interventionnisme des Etats-Unis hors de ses frontières. Ainsi, en 1904, par ce qu’on appelle le corollaire Roosevelt à la Doctrine Monroe, il affirmait le devoir des Etats-Unis à intervenir dans la zone des Caraïbes et de l’Amérique Latine quand leurs intérêts seraient menacés



Recherchant l’équilibre des forces et ne cherchant pas à changer l’ordre du monde à son profit, Théodore Roosevelt pratiqua une politique d'investissements (la « diplomatie du dollar », surtout utilisée par son successeur : William H. Taft) et de menaces (« politique Big Stick ») pour faire triompher les intérêts américains dans la zone d’influence (Caraïbes et Amérique Latine) que fixe la Doctrine Monroe depuis 1823, les Amériques.


Sources: 




Travail pour la rentrée 

Visionner

https://www.youtube.com/watch?v=nrVvVD5Z4Ag

https://www.youtube.com/watch?v=CGo4RUtp1T0


Maîtriser la chronologie de la séquence et connaître ses acteurs


1) Construire une frise présentant l'affirmation de la puissance américaine aux XXème et XXIème siècles à partir de la page 219

- mandats des Présidents avec une couleur pour les démocrates et une autre les républicains

- conflits internationaux (guerres mondiales, Guerre froide...)


- attentats importants


- doctrines


- traités


- grandes périodes de construction de la puissance américaine



2) Lister tous les Présidents américains depuis Théodore Roosevelt avec leur appartenance politique démocrate et républicain (en utilisant les symboles de ces deux partis, l'âne et l'éléphant)

Définir et comprendre la notion de puissance et l'applique au cas américain

- Reprendre la définition de puissance et l'enrichir à partir des pages 216-217 et du document en ligne ci-dessous


https://docs.google.com/presentation/d/1j8yDQ_AQyhAsSfQ1ovLrz5QK2s11-7qGIqLwbAJ5eRQ/edit?usp=sharing

Liens à faire

- Hard power


- Soft power


- Smart power


Définir les expressions et termes suivants:

Isolationnisme


Interventionnisme


Doctrine Monroe


Politique de la porte ouverte


Destinée Manifeste


Loi cash and carry


Superpuissance


Guerre froide et ses phases (Guerre froide, Coexistence Pacifique, Détente, Guerre fraîche)


Unilatéralisme


Multilatéralisme


Hyperpuissance


War on Terror


Internationalisation